Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Éric Duhem. Éric? Ah, il est pas là? Il est parti? J'allais le perdre. Il a raccroché, il était tanné d'attente. Non, c'est parce que j'ai raccroché Patrick Paquette. T'as raccroché Éric au lieu de Patrick Paquette. J'ai raccroché les deux en fait. Ça va bien, ça m'aide. On va le rappeler. Oui. On va le rappeler. Rappelons l'autre nouvelle à 7h42, donc dans un peu plus d'une heure.
Il est là, il est là. Je vais juste rappeler la nouvelle, dans un peu plus d'une heure, Youri Chassain qui va annoncer qu'il devient indépendant. Ce serait prématuré, Éric, quand même, de dire qu'il va devenir membre du Parti conservateur. Il faut quand même rester calme.
[00:00:41] Speaker B: Je vais laisser Youri faire son annonce aujourd'hui. Je pense qu'il y a une lettre qui est publiée dans le journal ce matin qui est assez explicite.
[00:00:47] Speaker A: Juste sur la lettre, Éric, tu peux.
[00:00:50] Speaker B: En parler quand même? Il y a une phrase qui résume, quant à moi, tout. Ça résume sa lettre, mais ça résume aussi le bilan de la CAQ des six dernières années. Il écrit, et je cite, « Nous avons appliqué la vieille recette qui consiste à jeter de l'argent sur les problèmes plutôt que de chercher à faire les choses différemment. » Fin de la citation.
Tu sais, quand les gens se demandent c'est quoi le problème de la CAQ, bien c'est ça. C'est qu'ils ont pris les mêmes vieilles recettes alors que c'était supposé être le parti du changement, puis ils n'ont pas eu le courage de faire les choses différemment.
[00:01:19] Speaker A: C'est une bombe ce matin. Es-tu exagéré de dire ça venant de Youri Chassain. Quelqu'un, l'impression que ça me donne, c'est enfin il s'est écouté. Parce que c'est un gars qui était de droite, sensé, équilibré, intelligent. Il est arrivé devant Anne-Marie Dussault, il fait pipi dans ses culottes. Ah non, c'est vrai, j'avais dit ça, les CPE, mais là, faut comprendre que... Ah, c'est vrai, la SAQ, je voulais privatiser, mais là, faut comprendre que, au moins là, il va être en symbiose avec ses croyances et son idéologie. Est-ce que je me trompe?
[00:01:54] Speaker B: Moi, je connais Youri depuis 20 ans. Plus que ce soit mon patron.
[00:01:57] Speaker A: Qui est-il?
[00:01:57] Speaker B: Je l'ai toujours connu. C'est un gars qui... On est deux conservateurs fiscaux. Je pense que tout le monde sait ça au Québec. Tout le monde qui nous connaît sait ça. Et la raison pourquoi... Puis c'est clair. Lui, Youri, avait pensé qu'il pouvait changer les choses.
à l'intérieur du coclux de la CAQ. Moi, j'ai pensé qu'on pouvait changer les choses à l'extérieur en étant une opposition à la CAQ. OK? On avait deux approches politiques qui sont totalement différentes. Et ce que je note, et c'est pas vrai juste pour Youri, c'est vrai pour tous les anciens abdéquistes, tous les conservateurs fiscaux qui font partie de la CAQ, c'est que tous les combats qui sont menés par cette coalition-là, on les a perdus. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, on a le gouvernement le plus dépensier de l'histoire du Québec, Le gouvernement qui a empilé les pires déficits de l'histoire du Québec. Le gouvernement qui refuse qu'on exploite nos ressources naturelles, nos hydrocarbures notamment au Québec. Il y a un gouvernement qui avait promis du privé en santé qui n'a rien fait. Je veux dire, on a un gouvernement qui a fait le contraire de nos valeurs. Et il y a un gouvernement qui est rendu, qui donne des subventions aux kings de Los Angeles. C'est complètement contraire à la philosophie conservatrice ou adéquice. Et je pense que ces gens-là, il y en a de plus en plus.
qui arrive à la conclusion que la CAQ est un mauvais véhicule, puis ça n'a de coalition que le nom, parce que c'est des péquistes 2.0. C'est ça qu'il faut comprendre, c'est que leur politique économique, c'est le Parti québécois. François Legault est sorti du PQ il y a plusieurs années, mais le PQ est jamais sorti de lui. Son interventionnisme économique, c'est du PQ 2.0. Et ça explique toute la débandade économique du Québec, toute l'insatisfaction des conservateurs et des adhéquistes à l'intérieur de sa coalition. Donc c'est comme ça que je le vois. Youri Chassin, aujourd'hui, c'est un individu, mais il présente tout ce courant-là quand il parle et quand il écrit.
[00:03:45] Speaker A: Maintenant, à quoi doit-on s'attendre à novembre?
[00:03:50] Speaker B: Comme je t'ai dit, je vais laisser lui-même faire ses annonces. Je pense que c'est à lui d'annoncer ça. Ça va être aussi au Premier ministre de regarder comment François Legault et comment la CAQ vont réagir. J'espère qu'ils ne vont pas attaquer l'individu et qu'ils vont prendre bonne note de ce qu'il dit. Malheureusement, souvent quand ils n'aiment pas le message de la CAQ, ils ont la mauvaise habitude d'attaquer le messager.
Ils avaient fait ça avec Claire Samson aussi il y a deux ans. Donc j'espère qu'ils vont tirer les leçons qui s'imposent ce matin. J'espère qu'ils vont faire une introspection et qu'ils vont se dire, au lieu d'attaquer Youri, on peut-tu l'écouter et regarder ce qu'elle a à dire et réfléchir à la portée de ce qu'elle a écrit ce matin.
[00:04:30] Speaker A: Tu as les bras ouverts?
[00:04:32] Speaker B: Écoute, moi j'ai parlé à Youri à plusieurs occasions dans les dernières années et avant, et depuis toujours en fait.
[00:04:39] Speaker A: Ils te connaissent.
[00:04:39] Speaker B: C'est quelqu'un avec qui j'ai toujours eu des bonnes relations, puis j'ai pas... C'est une question de principe. C'est en politique, c'est des idées, là. Puis c'est sûr que...
[00:04:47] Speaker A: On comprend, Éric, que si tu en... Il reste combien de temps à la CAQ? Je sais que c'est des élections fixes.
[00:04:53] Speaker B: Il reste deux ans et un mois.
[00:04:55] Speaker A: On comprend-tu que deux ans... C'est ça, deux ans. Deux ans avec un député conservateur, de manière tout à fait hypothétique, bien entendu, ça vient de changer la donne complètement pour toi, là, au plan mécanique.
[00:05:08] Speaker B: — Mais là, je veux pas faire de spéculation. — Non, non, non.
[00:05:11] Speaker A: Mon plan mécanique. Ça soit lui ou un autre.
[00:05:13] Speaker B: Au plan mécanique... — Si en tant que conservateur au Québec, on voulait avoir un des députés de la CAQ...
avec nous à l'Assemblée nationale. C'est sûr que Youri Chassin fait partie des deux, trois privilégiés dans le sens où c'est un gars qui est structuré, c'est un gars qui a déjà la pensée.
[00:05:27] Speaker A: – Un économiste !
[00:05:28] Speaker B: – C'est un économiste, je veux dire, il a tout le bagage, et en plus il me connaît depuis très longtemps. C'est sûr que de tous les députés, c'est un de ceux, et ce n'est pas une surprise, je pense que les médias en ont parlé abondamment ces derniers mois, ces dernières années, c'est sûr que c'est celui avec qui le fit serait le plus naturel.
[00:05:46] Speaker A: Sur les taxes à Québec, c'est complètement fou ce qui se passe, puis une désinvolture, c'est comme on a coupé, on sait pas trop où, mais là on triple la dose, c'est le cornet à trois boules, et là on s'est essayé pour les taxes sur l'essence, on s'est fait dire non par la CAQ, c'est complètement fou ce qui se passe à Québec.
[00:06:02] Speaker B: Mais comprenez que la CAQ joue un cirque présentement, ils nous prennent vraiment pour des imbéciles. eux, ils veulent montrer qu'ils sont bons, fait qu'ils ont coulé le fait qu'ils ont dit non à la communauté urbaine de Québec pour une hausse de taxes de 3 sous le lit de défense, alors que c'est même pas clair que ça avait été une demande, mais ça c'était un autre débat. Mais ils font ça pour montrer qu'eux, ils sont contre les taxes. Puis rappelez-vous qu'ils ont fait leur campagne électorale en attaquant Québec solidaire, en parlant des taxes oranges. Je sais pas si vous vous rappelez de ça. — Oui, tout à fait. — Bon. Mais la hausse de la taxe sur l'immatriculation, là, c'est une taxe orange, OK?
Et là, qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont adopté un projet de loi, la loi 39. Moi, je ne l'ai pas oubliée. Le 8 décembre de l'année dernière. Le 8 décembre, il y a 8, 9 mois, 10 mois. Et c'est cette loi-là qui permet aux villes de faire exploser les coûts de la taxe sur les matriculations. OK? Ça fait qu'ils ont donné les outils au maire Orange, la mairesse Valérie Plante, puis le maire Bruno Marchand pour augmenter les taxes, puis attaquer les automobilistes, puis continuer leur guerre à l'auto. Parce que c'est ça que ça veut dire.
C'est carrément ça. Pis là, aujourd'hui, la CAQ se lave les mains pis dit « Ah ben là, c'est pas nous autres, les villes ont fait des choix. » Mais c'est eux qui leur ont donné les outils pour le faire. Fait qu'il faut jamais oublier ça. Fait qu'ils sont complices. C'est clair, net et précis. Pis là, tu peux pas dire que t'es contre les taxes oranges en élection, pis après ça, donner à Bruno Marchand pis à Valérie Plante le pouvoir d'appliquer des taxes oranges.
[00:07:32] Speaker A: Très bien dit.
[00:07:33] Speaker B: Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Puis ultimement, moi c'est ça qui m'écart le plus. On va demander, à Montréal c'est encore pire, eux autres ils ont monté ça à 150 piastres. Ils ont passé de 30 à 150 à Québec, on est chanceux, on passe de 30 à 80 piastres. Wow, on a du beau cadeau.
Les gens en arrachent. Je te l'ai dit, le samedi passé, j'étais avec les gens de la bouchée généreuse. Il y a une personne sur dix à Québec qui mange dans une banque alimentaire. Souvent, c'est des travailleurs parce qu'ils n'y arrivent pas. 60 piastres, c'est peut-être pas grand-chose pour les députés qui gagnent 130 000. Mais pour M. et Mme Tout-le-Monde, il y a du monde pour qui ça fait une grosse, grosse différence. C'est une taxe régressive. Ça, c'est l'autre affaire qu'il ne faut pas oublier. Ça veut dire quoi, une taxe régressive en économie?
Plus t'es pauvre, plus c'est un pourcentage élevé de tes revenus. Parce que le 60 piastres, que tu gagnes 500 000 piastres par année ou que tu gagnes 25 000, c'est la même taxe.
[00:08:27] Speaker A: En proportion, c'est plus important pour un pauvre.
[00:08:28] Speaker B: Et que tu ailles une Minune à 2 000 piastres ou que tu ailles une Tesla à 125 000, tu vas le payer le même 60 piastres.
[00:08:34] Speaker A: Cadillac Escalade, c'est le même prix qu'un Pontiac Aztec. J'exagère, mais on comprend ce que tu dis.
[00:08:40] Speaker B: C'est une taxe régressive. Fait qu'il y a des gens pour qui c'est des peanuts, c'est de la poignée du petit change, pis il y a des gens pour qui c'est une épicerie que t'es en train de leur voler de la bouche.
[00:08:47] Speaker A: Je comprends très bien.
[00:08:49] Speaker B: C'est une taxe qui est anti-progressiste habituellement, les gauchistes...
[00:08:54] Speaker A: C'est une taxe contre les pauvres, pas compliqué.
[00:08:57] Speaker B: Je lisais ce matin dans le journal, la femme qui a deux jobs à Charlevoix et qui l'arrache comme c'est pas possible. pis qui capote parce que le 60$ là, elle explique quand même pour elle c'est gros pis quand même...
[00:09:06] Speaker A: Sauf qu'elle est pas toute seule, y'a une trollée de personnes dans le chemin à matin là, c'est parce qu'elle est illustrée comme étant à elle, t'sais c'est quasiment un stéréotype là, la mono de Charlebois, c'est parce qu'y'a plein d'ongles dans le chemin à matin, Éric, qui vont payer la criss de Max.
[00:09:20] Speaker B: Elle représente des milliers de personnes, c'est ça que je veux dire, c'est qu'elle est le symbole de quelque chose là. Ces gens là, y'a personne qui parle pour eux, c'est ça qui est écoeurant. Puis comment ça se fait qu'ils n'ont jamais pensé à couper ailleurs? Il y a un tramway dont personne ne veut... Eh bien, personne. Les deux tiers de la population ne veut pas. À 15 milliards de dollars, c'est combien qu'on pourrait diminuer les taxes avec ça, là? Je veux dire, au lieu de continuer... Pourquoi hier, il ne nous a pas annoncé qu'il reculait sur son tramway et que les temps sont difficiles? Tout le monde se serre la ceinture, présentement. L'inflation, elle nous frappe de tous bords, de tous côtés. Le gouvernement doit, lui aussi, se serrer la ceinture, pour donner l'exemple.
pas faire le contrat, puis de dépenser capoté, puis de se ramasser avec des taxes qui trippent. Voyons donc, c'est quoi ça, cette idée-là? Moi, c'est la base de ce qui m'écarle le plus. On devrait être en période où les gouvernements nous annoncent qu'ils nous mettent plus d'argent dans notre portefeuille, puis qu'ils font des gros efforts pour que M. et Mme Tout-le-Monde puissent avoir plus d'argent pour payer son panier d'épicerie, alors que ce qu'on nous annonce, c'est tout le temps des nouvelles taxes. Quand c'était la taxe sur le gain en capital il y a quelques semaines, rappelle-toi, puis la taxe C'est comme si la solution, c'était toujours d'augmenter le revenu plutôt que de couper d'indépendance parce que les livres ne ferment pas. Et je sais que j'ai vu que tu as sorti aussi des chiffres sur les falaires qui sont payées au RTC. Mais je veux juste rappeler aux gens que depuis la pandémie, il y a eu une baisse de l'achalandage dans le transport en commun. Absolument. Mais il n'y a pas eu de baisse des budgets. Au contraire, il y a eu une hausse des budgets.
[00:10:44] Speaker A: Alors je sais bien.
[00:10:45] Speaker B: Quand tu es une entreprise et que tes clients t'en donnent de moins en moins et que tes dépenses augmentent de plus en plus, Si ça va mal, commence pas à penser que c'est la faute du gouvernement pis c'est ta faute.
[00:10:55] Speaker A: Que t'as pas assez de taxes là. Éric, je te laisse aller, va regarder Youri dans une heure, moi j'ai Donald Charrette en ligne à qui on va parler brièvement. C'est quand même une bombe en politique et ça arrive pas souvent que quelqu'un claque la porte de la CAQ. On va suivre ça à 9h et on va essayer de le diffuser en partie ici dans Moral Live. Merci beaucoup Éric Duhem.
[00:11:11] Speaker B: Merci Dominique, bonne journée.
[00:11:12] Speaker A: Merci, bye bye.
