Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: L'immigration va devenir très certainement une grosse thématique de la prochaine campagne électorale, avec le PQ qui mène et la CAQ qui va vouloir survivre. Et bien sûr, vous avez la WAQS aussi qui va traiter tout le monde de racisme. Ça, c'est un autre dossier.
Oui, il y en a beaucoup d'immigrants, oui. C'est dans la conversation. Si vous allez dans un Tim Hortons, si vous allez dans un restaurant quelconque, vous allez entendre cette expression-là. Il y en a plus quand même. Là, on n'est pas le point ce matin de débattre des paliers d'entrée. Réfléchissons juste ensemble quelques instants sur ceux qui sont ici et qui sont menacés par nos gouvernements, infects d'être expulsés, du monde qui travaille, qui ont des enfants, qui payent des impôts, qui sont des Québécois, leurs enfants jouent au hockey l'hiver, pis c'est du monde qui travaille. Toi, tu parlais brièvement, en une phrase ou deux, Dan, peux-tu me résumer le cas de Jonas, que je connais pas?
[00:00:57] Speaker B: Jonas, c'est un gars qui est arrivé ici en 2019, il est allé s'installer à Saint-Anselme, il a toujours été impliqué, il a même chanté dans le choral, il a fait du bénévolat, il s'est trouvé une femme, il a déménagé à Québec, il s'est retrouvé une job comme chauffeur de taxi. Puis finalement, malgré le fait qu'il y ait une femme et un enfant ici, il est reparti, il est expulsé.
[00:01:16] Speaker A: Maxime Lapointe, qui est avocat spécialisé en immigration au Québec, possiblement l'avocat numéro un en la matière lorsqu'on parle de ce dossier. Pas de ce dossier-là bien précis, mais de dossiers d'immigration en général. Vous le voyez souvent à l'antenne. Comment ça va ce matin?
[00:01:30] Speaker C: Ça va bien, merci de passer à moi.
[00:01:31] Speaker A: Merci de vous être déplacé ce matin. On vous a vu le week-end dernier à Radio-Canada et je me suis dit, my God, d'après moi, c'est l'histoire des pubs à Legault. 2021, oui, oui, oui, ça prend beaucoup de préposés aux bénéficiaires, ça prend des anges gardiens. On va aller en chercher en Afrique, etc., etc. Pour les intégrer, on va leur donner des primes. Il y a beaucoup de primes qui n'ont pas été données. L'histoire des préposés aux bénéficiaires, ça a peut-être mal viré. Est-ce que ça a un rapport avec ce dossier-là bien précis ou pas?
[00:02:02] Speaker C: Le programme de régularisation de sans-papiers pour les anges gardiens de la pandémie, c'est autre chose. C'était beaucoup des demandeurs d'asile qui étaient sans statut, qui travaillaient dans le domaine de la santé. C'est vraiment pour ceux qui travaillaient directement avec les patients dans le domaine de la santé. Mais reste que depuis, disons, 2020, le recrutement international a pris beaucoup d'impact. de place Et au Québec dans les entreprises. Il y a plusieurs compagnies expertes en recrutement international qui vendent les services de travailleurs étrangers de toutes sortes de pays de la planète. Ils ont des réseaux dans le pays d'origine. c'est pour ça qu'il y a eu beaucoup d'inquiétude. C'est d'inquiétude.
[00:02:44] Speaker A: De manière légale.
[00:02:45] Speaker C: De manière légale, mais de manière...
[00:02:47] Speaker A: C'est pas des croches.
[00:02:47] Speaker C: Mais c'est beaucoup de la vente quand même. Il y a eu beaucoup de vente, de marketing, donc on a dopé. L'afflux d'immigrants et le gouvernement aussi, avec des fonds publics, a organisé des missions de recrutement international. Dans les dernières années, il y a.
[00:03:00] Speaker A: Eu... Ou ils n'y vont plus, au moins. Ça, c'est décidé depuis l'an passé, je crois.
[00:03:04] Speaker C: Moi, je leur disais en consultation publique au gouvernement en 2023, si vous trouvez qu'il y a trop d'immigrants, arrêtez de dépenser des fonds publics pour aller en chercher d'autres avec des entreprises. Soyez cohérents. Ça a pris un an, mais ils ont fini par arrêter d'en faire. Mais dans ce cas-ci, c'est des préposés aux bénéficiaires. Donc une compagnie privée qui engage un avocat pour faire des démarches de recrutement international pour des préposés aux bénéficiaires, notamment de Madagascar. qui sont arrivés au Québec avec leurs enfants dans bien des cas, leurs conjoints aussi, avec l'expectative à les attendre de pouvoir demander la résidence permanente après deux ans sur un permis de travail autorisé de trois ans. Donc le chemin était quand même assez franc. On savait qu'après deux ans, on démontrait un niveau de français, deux ans de travail. on peut demander la sélection permanente par le gouvernement du Québec. Donc, il y avait deux programmes. Le programme Expérience québécoise, lui, a fermé définitivement, à mon avis, au mois de juin, en cachette, pendant que les politiciens étaient tous partis en vacances. Et il y avait aussi un programme pilote pour les préposos bénéficiaires qui allouait 600 dossiers par année à être traités. Et quand le programme Expérience québécoise a fermé en juin, bien là, ça a créé de la pression sur le programme pilote qui n'avait jamais rempli son quota de 600, mais là, le quota est plein depuis la semaine dernière.
préposé au bénéficiaire, qui avait une attente de déposer une demande de résidence après deux ans. Aujourd'hui, on n'a plus d'option de demander la résidence permanente, donc c'est ça l'enjeu. Ils doivent maintenir un permis de travail, puis espérer d'être invités par le gouvernement dans le nouveau programme d'immigration, qui est le seul programme de sélection de travailleurs.
[00:04:33] Speaker A: La CAQ a fermé ça en cochons l'été, et résultat, des personnes que la CAQ est allée chercher, entre autres au Madagascar, c'est le point précis ce matin, se retrouve dans un cul-de-sac. Et là, tu as des RPA, si on parle des employeurs, il y a des RPA et des propriétaires de foyers, personnes âgées, qui travaillent avec ces préposos bénéficiaires-là, qui vont se retrouver cul par sous-tête parce qu'ils vont perdre le staff. C'est ça?
[00:05:05] Speaker C: Exact. Moi, je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites, dans le sens que oui, au mois de juin, le programme a fermé en cachette, en cochon, pendant que les médias étaient tous partis en vacances d'été et qu'il n'y avait personne au Parlement. Parce que c'est pas normal de...
[00:05:16] Speaker A: C'est qui qui a fermé ça? Logo?
[00:05:17] Speaker C: C'est Jean-François Roberge, le ministre de l'immigration.
[00:05:20] Speaker A: Oh boy, notre meilleur.
[00:05:21] Speaker C: Par décret. Puis l'information avait coulé sur Internet à 18h. Le site avait été changé. Il y a des gens qui ont fait des captures d'écran qui disaient « Hey, ça ferme demain », donc à minuit ce soir. Donc de 6h le soir à minuit le 5 juin, les gens ont déposé des dossiers à catastrophe, des dossiers incomplets qui vont être tous refusés par le gouvernement parce qu'il manque tout un papier dedans. Donc c'est ça qui était pas vraiment honnête de la part du gouvernement.
[00:05:43] Speaker A: Et c'est du monde qui, rappelons-le, travaille, OK? C'est pas des itinérants, c'est pas des quêteux, c'est pas... C'est du monde honorable qui font des jobs, en passant, que beaucoup de Québécois d'ici font pas. On l'a vu durant la pandémie. C'est un travail ingrat, préposer aux bénéficiaires, OK? Changer des couches d'adultes, donner des bains. Tu le ferais-tu, Dan?
Moi, je le ferais pas.
[00:06:05] Speaker B: Moi non plus.
[00:06:06] Speaker A: Je lève mon chapeau.
[00:06:08] Speaker B: Voilà.
[00:06:08] Speaker A: Mais ces gens-là travaillent. Ils ont des enfants. Ils sont ici. Ils vont être expulsés, c'est ça? C'est le cri de... C'est le SOS que vous lancez ce matin?
[00:06:20] Speaker C: Ah, je dirais pas jusqu'à l'expulsion. Il faut faire attention quand on sollicite les médias. Souvent, il y a des gens qui disent « Ah, je vais être expulsé », mais finalement, ils ont juste eu.
[00:06:26] Speaker A: Une... Oui, mais ils vivent d'un stress. Moi, je l'ai lu, le témoignage-là.
[00:06:29] Speaker C: Oui, non, je comprends.
[00:06:30] Speaker A: À Radio-Canada, en fin de semaine.
[00:06:32] Speaker C: Ça fait 15 ans que je fais des dossiers d'immigration. Je suis quand même capable de filtrer. Des fois, il y a souvent des gens, malheureusement, de France, qui appellent les médias pour dire qu'ils vont être expulsés, mais finalement, ils avaient juste mal fait leur papier. OK. Donc, dans ce dossier-là de Madagascar, c'est pas qu'ils vont être expulsés. C'est que ça crée beaucoup de pression sur le permis de travail, qui va être constamment à renouveler. Il y a eu beaucoup de changements dans le programme des travailleurs étrangers temporaires dans la dernière année. Maintenant, il y a une limite de 10 % de travailleurs étrangers. Exemple, mon client, un restaurant continental, de Vieux-Québec.
[00:06:58] Speaker A: Sur lequel on est déjà intervenu.
[00:07:01] Speaker C: Lui, sa limite de 10%, comme tous les restaurants de la ville, elle est dépassée aujourd'hui. Donc, ça veut dire qu'ils ne peuvent même plus renouveler un permis de travail d'un travailleur déjà là. Dans le domaine de la santé, c'est 20%. Donc, les résidences de personnes âgées, Groupe patrimoine, ils ont plusieurs résidences, puis il y en a que le ratio de 20% est dépassé, de sorte que là, oui, on pourra plus renouveler le permis de travail. Donc, est-ce qu'on va transférer la personne dans une autre résidence, peut-être? Mais donc, le spectre de ne plus avoir accès à la résidence permanente, direz-je, va-t-il falloir que je renouvelle un permis de travail toute ma vie? Bien, il est présent parce qu'il y avait deux programmes, et les deux ont fermé dans les deux derniers mois.
[00:07:39] Speaker A: Donc, vous voulez régulariser la situation et éventuellement, j'imagine que ce que vous souhaitez, c'est qu'il devienne citoyen.
[00:07:46] Speaker C: C'est de la privilégialité.
[00:07:47] Speaker A: Non, mais citoyen, c'est-à-dire un citoyen normal, en guillemets, ne peut plus se soucier de la légalité de ses papiers. Il va voter, payer ses impôts comme tout le monde.
[00:07:57] Speaker C: Non, mais il faudrait une clause grand-père. Premièrement, pour les gens qui sont ici, les règles ont changé, mais si vous étiez ici avant que les règles changent, vous aviez accès aux anciennes règles, c'est-à-dire deux ans de travail puis un niveau de français documenté. Donc, c'est des gens qui parlent français. Niveau intermédiaire avancé oral, c'est très élevé. Ce n'est pas tout le monde qui est là, même des Québécois. Je ne serais pas surpris qu'il y ait des gens qui couleraient. Donc, on a un niveau de français très élevé, deux ans de travail dans un emploi qui est considéré comme spécialisé. Donc, exemple, vous parliez de Tim Horton. le poste de serveur au comptoir se qualifie pas. Le poste de chef de casse, lui, il se qualifie. Mais c'est des emplois spécialisés qui demandent un diplôme. Et là, c'est des préposés aux bénéficiaires.
[00:08:32] Speaker A: C'est un travail ingrat, aussi. C'est un travail magnifique, mais je veux dire, c'est un travail difficile.
[00:08:38] Speaker C: Absolument. Et vieillissement de la population, c'est pas un emploi qui va dire, on a réglé la pénurie de main-d'oeuvre, elle se réglera jamais la pénurie de main-d'oeuvre là-dedans. Donc, il va toujours avoir besoin de recrutement international.
[00:08:48] Speaker A: On a besoin de ces gens-là. À qui, dernière question, spécifiquement, vous envoyez votre message de ce matin?
[00:08:54] Speaker C: Il va y avoir des consultations publiques sur la planification de l'immigration.
[00:08:58] Speaker A: À Québec?
[00:08:59] Speaker C: Dans le prochain mois, à Québec, vu que le gouvernement a été prorogé, donc ça a été prorogé, mais il y a eu un courriel la semaine passée. C'est même pas sûr que l'exercice va avoir lieu. Pourtant, c'est dans la loi. Mais bref, normalement, il devrait y avoir des consultations publiques sur l'immigration. J'ai déposé un mémoire qui s'appelle 10 recommandations à mettre en oeuvre dans les 100 jours du prochain gouvernement.
[00:09:17] Speaker A: Donc le PQ?
[00:09:18] Speaker C: En octobre 2026, on verra. Mais j'ai dix recommandations. Il y en a une, vous allez peut-être l'aimer. La première, c'est de définancer le ministère de l'Immigration à hauteur de la baisse des seuils. Vous voulez baisser les niveaux d'immigration de 50 %, vous allez couper dans votre budget. Mais qu'est-ce qu'ils font, les fonctionnaires, s'il n'y a plus de dossiers à analyser?
On peut faire la même affaire au.
[00:09:38] Speaker A: Ministère de la Culture aussi. Ça c'est un autre dossier, pour un autre invité. Quel fouillis! On vous écoute puis on a l'impression que c'est... Vous réussissez à une chatte, ils ne retrouveraient pas ces petits comme on dit.
[00:09:50] Speaker C: Moi je dis toujours immigration temporaire.
[00:09:52] Speaker A: C'est Astérix. C'est les douze travaux d'Astérix.
[00:09:55] Speaker C: C'est ça que vous vivez. Immigration temporaire permanente, la compétence du Canada et du Québec. Déjà, on a perdu tout l'auditoire. Moi, je fais quatre cases. Immigration temporaire, compétence du Québec, c'est l'immigration permanente. Il y a deux compétences, Québec-Canada. Ils ont des visions différentes. Moi, ça fait 15 ans que j'en fais quand même.
[00:10:12] Speaker A: Merci beaucoup d'être passé.
[00:10:13] Speaker C: Ça fait plaisir.
[00:10:14] Speaker A: En souhaitant que... En souhaitant que les gens qui sont intégrés ici Les gens honnêtes, les travailleurs, on peut-tu les garder, maudit gouvernement?
[00:10:27] Speaker B: Je te parlais de Jonas au début. Jonas, lui, c'est parce qu'il avait participé à une marche d'un regroupement politique au Congo en 2017, marche pacifique, rien de violence, d'un groupe politique religieux qui...
milite pour la souveraineté d'une entité congolaise. Ça me faisait beaucoup penser à un Québécois qui prenait une marche pour défendre le français, tu comprends? Mais lui, on l'a expulsé.
[00:10:52] Speaker A: C'était aucunement violent.
[00:10:53] Speaker B: C'est aucunement violent, c'est une marche pacifique.
[00:10:55] Speaker A: C'est tellement triste. Merci beaucoup d'être passé.