Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Je ne suis pas un amateur de vélo comme Dan et Gary, mais rendu là, ce n'est même plus une histoire de vélo. C'est une question de liberté. C'est une question de culture d'excellence aussi. C'est une question de dépassement de soi. C'est une question d'athlétisme.
Et là, on est rendus vraiment dans une autre sphère. On est vraiment rendus dans une autre sphère. Dan, explique-nous ce qui se passe d'entrée de jeu, avant de faire nos entrevues, avec Israël Premier Tech. C'est quoi l'histoire?
[00:00:32] Speaker B: Israël Premier Tech est une équipe de vélos canadienne et israélienne fondée par Sylvain Adams. Sylvain Adams, qui est un Québécois, on l'a dit hier, la famille qui était propriétaire des Galeries de la capitale, en fait, il était propriétaire de la moitié de la ville de Québec. C'est lui qui a parti ça. Steve Bauer, le premier Canadien à avoir gagné et à avoir porté le maillot jaune autour de France, est le directeur sportif de l'équipe. Et le but de cette équipe-là, parce que Sylvana Dams a la double nationalité canadienne et israélienne, est de propulser les cyclistes Canadiens et Israéliens au plus haut niveau. Ça fonctionne très bien. Depuis qu'il est là, on a deux victoires autour de France. Celle de Hugo Hull, le Canadien, et celle de Michael Woods, le Canadien. Depuis que cette équipe-là existe, on a six Canadiens qui font partie du World Tour. Il y a deux Israéliens, ils sont pas très bons, on les voit de nulle part. Et puis, c'est une équipe qui est d'abord et avant tout canadienne. Grâce à eux, on voit l'unifolier canadien, le maillot du champion canadien sur les routes mythiques d'Europe. C'est une équipe qui court World Tour, donc ils ont couru cette année dans tous les pays du monde, y compris les pays arabes. Il y a toujours eu des manifestations par rapport à Israël, mais la première fois qu'on en entend parler, c'est en Espagne, parce que les Espagnols ne sont pas capables de faire la job. de bloquer les manifestations. Donc, en Espagne, on a mis les coureurs en danger. Et puis là, depuis ce temps-là, ça fait le buzz. Les politiciens espagnols ont demandé à l'équipe israélite de se tasser. Mais l'UCI dit que c'est une course de vélo avec Israël ou pas de course de vélo pantoute. donc évidemment qu'Israël est resté là. Ils ont tassé le mot Israël uniquement pour la Vuelta. En fin de semaine, il y avait deux autres courses. Il y avait le Tour de Bretagne où on avait le mot Israël et il y avait également le Tour du Maryland dans le coin de Baltimore où on avait également le mot Israël. Est-ce qu'à Québec, ils auront l'uniforme de la Vuelta ou l'uniforme qu'ils avaient au Maryland ce week-end? Je le sais pas, mais on commence à s'inquiéter, surtout pour Montréal, à cause des manifestations du pro-palestinien, alors que... Dans cette équipe-là, il y a un Ukrainien, il y a des gens de la Grande-Bretagne, il y a des Néo-Zélandais, il y a des Canadiens beaucoup, il y a des Français, il y a des Italiens, il y a des Américains, il y a des Allemands, il y a deux Israéliens. Il y en a deux.
[00:02:52] Speaker A: Qui ne sont pas performants.
[00:02:53] Speaker B: Qui ne sont pas performants.
[00:02:54] Speaker A: De ce que tu as raconté. Et le coprésident du PAJU, Palestiniens et Juifs Unis, Bruce Katz, qui est en ligne. Bonjour, M. Katz.
[00:03:01] Speaker C: Bonjour.
[00:03:02] Speaker A: Qu'est-ce que vous voulez faire, vous, exactement?
[00:03:05] Speaker C: Soyez un peu clair aussi à propos de M. Sylvain Adam. Je viens d'entendre votre intervenant qui donne des éloges.
[00:03:20] Speaker A: Il n'a pas donné d'éloges, il a donné des faits.
[00:03:23] Speaker C: Il y a des faits, mais il y a aussi d'autres faits comme par exemple que M.
Adam est un proche ami de Benjamin Netanyahou, le criminel de guerre dont la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt. Oui, c'est un multimilliardaire israélo-québécois qui se décrit comme ambassadeur autoproclamé d'Israël à l'international, qui décrit son équipe cycliste comme des ambassadeurs d'Israël, qui vit au Québec et à Montréal avec son équipe. Mais si on regarde l'arrière-plan de ce que lui représente, en étant non seulement un ambassadeur autoproclamé d'Israël, mais aussi quelqu'un qui donne beaucoup d'argent à un État qui actuellement entame un génocide classique. À Gaza, non, c'est pas juste une équipe. C'est pas juste une équipe cycliste.
[00:04:33] Speaker A: Luis, c'est un philanthrope milliardaire, dirige depuis plus de 25 ans Iberville Development, fondée par son père Marcel Adams, survivant de la Shoah. Vous savez c'est quoi, la Shoah?
[00:04:48] Speaker C: Oui, évidemment, je suis juif.
Et s'il y a un juif qui n'est pas au courant de la Shoah, je ne le connais pas. — Mais pourquoi vous le dénigrez?
[00:05:01] Speaker A: Pourquoi vous le dénigrez? Il a donné 100 millions à l'Université Ben Gurion.
[00:05:05] Speaker C: — Oui, mais il peut avoir donné beaucoup d'argent. Je vais vous donner un peu certaines déclarations que lui, il a faites lors d'un podcast de l'Université de Tel Aviv.
Premièrement, la guerre à Gaza est la guerre la plus humaine de l'histoire. Ah oui? Pas d'après moi. Un autre. J'espère que l'armée israélienne sera autorisée à intervenir et à terminer son travail à Gaza. Ils font un très, très bon travail. Il y a plus de 60 000 Palestiniens qui ont été tués et cela n'est qu'une estimation conservatrice quand il y a des milliers de Palestiniens ensevelis sous les décomptes de deux années de bombardement quotidien.
Un autre... Une autre phrase qu'il a...
[00:05:55] Speaker A: On va liser qu'une dernière, puis après ça, on va échanger.
[00:05:57] Speaker C: Gaza doit être nettoyée.
[00:05:59] Speaker A: OK.
[00:06:00] Speaker C: Il n'y a aucune maison à Gaza qui n'habite pas un terroriste. Et un autre, la moitié des personnes tuées jusqu'à présent à Gaza sont des terroristes et personne ne regrette de les voir disparaître. Nous n'avons pas terminé notre travail. C'est que moi, ce que je vous dis, c'est que je me fiche de combien de milliards qu'il a investi ici et ailleurs. Mais un ami proche d'un criminel de guerre qui s'appelle Benjamin Netanyahou n'est pas le bienvenu ici à Montréal.
[00:06:29] Speaker A: Parfait. OK. Là, on pourrait parler jusqu'à demain midi, sûrement, même jusqu'au mois de mai 2026 de ça, et on s'entendrait pas. Mais là, on n'est pas le point, là.
On fera pas l'histoire, puis pourquoi le Hamas, puis qui a financé le Hamas, puis les attaques et tout, et Gaza, et l'avenir de la Cisjordanie, là, on n'en sortira pas. Je veux vraiment qu'on focus sur les athlètes. C'est ça le point, à mon avis, qui est important de comprendre, bien saisi par mon confrère ici, qui a bien illustré la situation. Vous avez le droit d'être en désaccord. Vous avez le droit de manifester. Mais là, ce que vous demandez, c'est ni plus ni moins la cancellation, c'est la culture d'annulation. Vous demandez à ce que ces athlètes-là soient retirés du tour. C'est bien ça?
[00:07:16] Speaker C: Oui, c'est que cette équipe de cyclistes, qui est utilisée par M. Adams, de faire ce que l'on appelle du sport-washing, c'est-à-dire de blanchir les crimes commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie afin de redorer l'image d'Israël aux yeux du reste du monde. S'il veut faire de quoi, là, je vais vous dire ce qu'on peut faire. C'est de prendre son argent, puis plutôt de faire un... une équipe, pour redorer l'image d'un État génocidaire, de faire à la place une équipe québécoise, toute québécoise.
[00:08:05] Speaker A: Où les... Donc Israël ne devrait plus exister, ne peut plus... Laissez-moi terminer, laissez-moi terminer. Oui, quand même, un blabla, mais allez-y.
[00:08:14] Speaker C: Faire une équipe québécoise, qui porteront un fleur de lys bleue sur un beau chandail blanc. Puis ça, je vais applaudir. On n'applaudira pas une équipe dont le.
[00:08:27] Speaker B: Propriétaire... Oui, mais c'est le pays, c'est.
[00:08:29] Speaker A: Le drapeau du pays, c'est pas la face de Netanyahou. À l'intérieur d'Israël, il y a des mouvances qui sont effectivement... Vous, vous êtes plus, quoi, juif progressiste, ou en tout cas, peu importe. Il y a des musulmans également en Israël. Vous le savez très bien qu'en Israël, C'est un pays qui approuve la liberté d'expression, la liberté de culte, vous le savez.
[00:08:52] Speaker C: Pas véritablement, c'est un mythe. On pourrait en discuter longuement, mais je pense que vous vous trompez dans ce que vous dites.
[00:09:00] Speaker A: Je me trompe dans quoi?
[00:09:00] Speaker C: Moi, j'ai déjà été là.
[00:09:02] Speaker A: Non, non, non, mais regardez.
[00:09:04] Speaker C: J'ai déjà été là, puis moi, j'ai été aussi en... dans les territoires occupés. Fait que j'ai déjà été en Israël, j'ai déjà été en...
[00:09:11] Speaker A: Je vous dis pas que c'est parfait, la situation. Je vous dis que... Revenons à la base, si vous permettez, là, M. Cass, on va juste échanger, là. C'est le drapeau...
Prenons l'exemple du drapeau des États-Unis. Ah, moi je veux pas le drapeau des États-Unis, c'est Donald Trump. Pis c'est un salaud, pis y'en a beaucoup qui pensent que c'est un salaud. Ouais, mais aux États-Unis, y'a différentes mouvances, différentes idéologies, différentes croyances. Le drapeau d'Israël est plus fort que Netanyahou, et un jour Netanyahou va s'en aller. Si vous le trouvez écœurant, il va être remplacé par un autre qui va peut-être être plus à votre goût, mais ça demeure l'étoile de David.
[00:09:45] Speaker C: Oui, mais non, pour moi, l'étoile de David, David représente autre chose. Est-ce que l'étoile que moi... Bien non.
[00:09:51] Speaker A: Mais on appelle ça l'étoile de David, là, c'est toujours bien pour moi qu'il.
[00:09:53] Speaker C: Y ait une autre étoile.
[00:09:54] Speaker A: Oui, mais c'est le drapeau du pays, monsieur.
[00:09:58] Speaker C: Oui, c'est un drapeau du pays, mais c'est un pays d'apartheid.
[00:10:03] Speaker A: OK, parfait, mais c'est votre opinion. Mais vous avez... M. Cass, vous avez le droit de croire ça. OK, mais vous avez le droit de le dire. C'est correct et j'ai le droit de ne pas être d'accord avec vous. Ceci étant dit, mais revenons à la base. Ce sont des Canadiens, ce sont des Québécois et des gens d'autres nationalités qui performent dans une équipe qui est approuvée par l'Union cycliste internationale, qui respecte les règlements et ces coureurs-là sont des coureurs de performance. et ils respectent toutes les règles. Donc, pourquoi pénaliser des athlètes qui concourent contre d'autres équipes? Vous voulez pénaliser des gars, parce que là, c'est masculin, qui performent depuis l'âge de 7, 8, 9, 10 ans au niveau international, qui font partie de l'élite. Là, vous mélangez la politique et les sports, et ça, c'est vraiment toxique, à mon avis.
[00:11:02] Speaker C: C'est pas les questions des athlètes comme telles qu'on regarde au-delà de ça. Parce que c'est le même principe actuellement qui arrive avec la Coupe Davis à Halifax. Il y a maintenant des signatures, dont de certains joueurs de tennis, qui ne veulent pas que l'équipe israélienne participe à la Coupe Davis à Halifax.
[00:11:22] Speaker A: Oui, mais c'est la culture d'annulation. Donc si on ouvre la porte à ça, on peut se permettre de vouloir...
[00:11:28] Speaker C: À un moment donné, il ne faut plus accepter Donc vous, vous vous arrogez le droit... OK.
OK.
[00:11:41] Speaker A: Oui, oui, c'est un écœurant, vous l'avez dit, c'est la mine de Netanyahou, je comprends. Mais de quel pouvoir et de quel pouvoir moral vous affublez, vous êtes au-dessus, vous autorisez le pouvoir moral de juger du bien, c'est la bien-pensance. Lui, il est bon. Lui, il est moins bon. Lui, on l'annule. Ce titre-là, on peut l'annuler à Chine aussi, avec ses camps de concentration de WeGo. On va annuler l'Iran, on va annuler... On peut annuler le trois-quarts des équipes qui participent aux Olympiques, mon cher ami.
[00:12:18] Speaker C: Est-ce qu'on fait ça? On peut le faire avec la Chine.
[00:12:26] Speaker A: On peut le faire avec l'Iran, on peut le faire avec le Pakistan. Dans certaines régions, on impose la charia.
Non, mais on ne peut pas...
[00:12:38] Speaker C: Non.
[00:12:39] Speaker A: Bien, j'étais contre ça. Je suis contre ça, d'ailleurs, l'annulation de l'équipe russe. Je suis contre ça. Je trouve que c'est d'une hypocrisie totale. Parce qu'on peut pas annuler un pays, on peut pas pénaliser un musicien, un sportif, parce que la « cancel culture » antirusse, c'était ça, au final, aussi. Il y a des musiciens russes qu'on empêchait de performer. Moi, je trouve ça grossier. Je trouve ça exagéré. Et je trouve ça prétentieux de se mettre au-dessus de la mêlée, de dire lui, il a pas le droit, lui, il a le droit. Vous n'avez pas d'autorité morale en la matière, même si vous avez engagé une grosse firme d'avocats de Montréal.
[00:13:12] Speaker C: Moi, je suis absolument en désaccord avec vous. Moi, je pense que ça finit là-dedans.
[00:13:16] Speaker A: Non, mais vous avez le droit de penser ça.
[00:13:18] Speaker C: Vous avez le droit. Sauf que moi, quand je vois ce que je vois actuellement sur les cas de la télévision à tous les jours, On est en train d'effacer un peuple qui s'appelle le peuple palestinien et que votre monsieur Sylvain Adam est jusqu'aux oreilles.
[00:13:47] Speaker A: Mais vous avez le droit de le passer. Mais le sport doit être neutre. Le sport, le principe de neutralité du sport, c'est sacré.
[00:13:58] Speaker C: Il n'y a pas de question de neutralité ici. Désolé, mes chers messieurs. C'est pas applicable.
[00:14:06] Speaker A: Merci M. Katz.
[00:14:08] Speaker C: Merci à vous.
[00:14:09] Speaker A: Au revoir.
[00:14:10] Speaker B: Il faut préciser cependant que les autorités espagnoles ont demandé à retirer Israël puis le CI a refusé. Ça, c'est important de le dire. Si on retire Israël, on annule la course. Il n'y a pas de course.
Si on annule Israël, en fait, on fait le Grand Prix cycliste Québec-Pontréal avec Israël ou on fait pas de Grand Prix cycliste. Puis c'est pas une équipe israélienne, c'est une équipe canado-israélienne.
[00:14:36] Speaker A: Oui, c'est ça. C'est une équipe avec une multiplicité d'ethnies. Tu l'as très bien mentionné. Exactement. En fait, c'est même... J'en reviens juste là-dessus aussi, Dan. C'est la sacralité du sport. C'est une safe zone. C'est du sport. C'est du cyclisme. Mais si on se met...
Si on se drape, justement, de la bien-pensance et de la mieux-pensance, lui, on le retire, il n'est pas beau, il n'est pas fin. On va faire la liste des pays qui participent aux Olympiques ce matin. Si on veut vraiment être piqui, piqui, piqui, il n'y a pas un pays qui pourrait participer aux Jeux olympiques ou très peu. Pour vrai. Si on veut jouer dans ce film-là.
On va canceller l'Angleterre parce qu'on circonscrit la liberté d'expression sur le web.
[00:15:22] Speaker B: Les États-Unis à cause de Trump.
[00:15:23] Speaker A: Les États-Unis à cause de Trump. Allons-y Méli-Mélo. Allons-y avec le Pakistan, l'Iran. L'Iran qui participe aux Olympiques en passant la Chine, les camps de concentration. On peut y aller avec la Corée du Nord. Ils participent, la Corée du Nord, aux Olympiques. Corée du Nord, out. Puis on peut y aller, là. Je peux vous en faire une liste des dizaines et des dizaines d'autres, là. Mais c'est sacré, le sport. C'est là-dessus. Mais savez-vous quoi? Je le répète, il y a le droit de penser ça. Je ne partage pas son opinion, mais il y a le droit de le dire sur nos ondes. Dans mon show, il y a le droit. C'est pas ça le point du tout, du tout, du tout. C'est sur l'aspect du cyclisme. On rompt avec le principe de la neutralité du sport.
Et de la culture en général, on a déjà cancellé des Russes qui jouaient du violon. Il y avait des violonistes qui voulaient venir à Toronto à me demander « Non, il est Russe ». Je trouve ça épouvantable.