JEAN-PIERRE GAGNÉ: «Le ministre Dubé ne dit PAS LA VÉRITÉ!»

October 06, 2025 00:23:14
JEAN-PIERRE GAGNÉ: «Le ministre Dubé ne dit PAS LA VÉRITÉ!»
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JEAN-PIERRE GAGNÉ: «Le ministre Dubé ne dit PAS LA VÉRITÉ!»

Oct 06 2025 | 00:23:14

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[00:00:00] Speaker A: Il y a des trucs qui retiennent notre attention. Il y a des gens aussi qui s'expriment. Ah oui, il y en a qui n'aiment pas ça. Les gens qui s'expriment. Il y en a qui aiment beaucoup ça, par contre. Puis quand il y a des médecins qui se permettent d'avoir une opinion et de l'exprimer, moi, j'adore ça. On se souvient de Marc Lacroix. Oui, il a eu, par la suite, des répercussions du collège. C'est rare qu'un médecin sorte de son... de sa salle d'opération, en guillemets, ou de son cabinet, et s'exprime. Et c'est encore plus rare de voir un médecin qui critique le politique et qui vise directement un ministre comme le ministre de la Santé, par exemple. Moi, je trouve ça rafraîchissant. C'est signe qu'il y a encore un peu de vie en cette société. Quelqu'un qui peut s'exprimer et critiquer. Oui, il y en a qui aimeraient nous voir fermer la trappe. On les connaît. Mais célébrons ça. Son nom, c'est Jean-Pierre Gagné. Puis c'est spécial parce que J'ai vu beaucoup de vidéos du Dr Jean-Pierre Grenier, qui est chirurgien depuis 2005 au Sud-Québec, Université Laval. Pis je me dis, ben coudonc, ce gars-là, ça pogne donc bien ses affaires. Il a des vidéos. Pis en fin de semaine, on était au tailgate d'ailleurs, pis était-vous avec moi, Dan? Non, je pense que j'étais avec Doom. Il y a des infirmières qui sont venues nous voir, puis ils m'ont dit « Morin, il faut que t'écoutes ça, les vidéos de Jean-Pierre Gagné, on était infirmières avec lui, écoutez-moi, écoutez bien, on est là-dessus. » Donc, c'est quelqu'un de très aimé et quelqu'un qui, je pense qu'on est en mesure de peut-être, avant de lui parler, d'écouter un extrait. On est-tu en mesure d'écouter un extrait d'un de ses vidéos? Il fait du TikTok, il fait du YouTube, il est partout. On va écouter un extrait de Jean-Pierre Gagné, puis par la suite, on ira... T'es-tu en mesure, Dan, de le faire jouer? Je sais qu'il y a des défectuosités techniques ce matin. [00:01:50] Speaker B: Je vais tout faire pour être en mesure de rejouer. Donne-moi juste 3 secondes. [00:01:55] Speaker A: Le DUMB, il dit que l'extrait est en turquoise. La couleur est no issue. C'est juste qu'on a des problèmes techniques ce matin. [00:02:00] Speaker B: Ça nous oublie, j'ai pensé à court terme. Il a oublié qu'il y a quand même un décompte par rapport au changement climatique. Non, c'est pas celui-là. [00:02:06] Speaker A: Il est en turquoise, l'extrait. [00:02:07] Speaker B: C'est exactement celui-là que j'ai mis, le DUMB. [00:02:09] Speaker A: OK, parfait. On l'écoutera à la fin de l'entrevue d'abord. Jean-Pierre Garnier, comment ça va? Ça ne va pas être une intervention chirurgicale pour notre ordinateur parce que notre gars d'ordi est en vacances. [00:02:20] Speaker B: Écoute, à l'image, je résouds la santé. Comment ça va? [00:02:25] Speaker A: Très très bon. D'abord, parlez-nous de vous et on parlera de vos prises de position assez spectaculaires. Qui êtes-vous d'abord dans les grandes lignes pour que les gens vous connaissent et puissent syntoniser vos différentes vidéos? [00:02:39] Speaker B: Écoute, je suis, ou écoutez, je suis chirurgien depuis 1997. Je suis quelqu'un de la ville de Québec. Je suis chirurgien général au CHU de Québec depuis 2005. J'avais pratiqué à Drummondville pendant 7 ans auparavant. Puis ensuite, je suis allé faire un surentraînement pour revenir à Québec. Puis père de 5 enfants, ma conjointe est médecin de famille. C'est les grandes lignes de ma vie, évidemment on pourrait aller dans les détails. J'ai plusieurs intérêts connexes. Je pense que c'est important de développer d'autres intérêts dans la vie. Mais là, je dirais que l'avenue dans laquelle je me suis engagé depuis quelques semaines, c'est un peu nouveau pour moi. [00:03:18] Speaker A: Ben, allez-y. Quelle est votre ligne d'engagement et qu'est-ce que vous critiquez également? Parce qu'on va en convenir ensemble quand le Facebook s'appelle « Résistons au projet de loi ». Donc, projet de loi 106, je suis sûr de ma bulle, je l'ai pas devant moi, là, je vais aller avoir... Tu sais, il y en a pas moins que... On est médecin, sur le Facebook, ça dit « résistons ». Ça n'arrive pas souvent. Moi, je trouve ça extraordinairement rafraîchissant. C'est un signe de santé de s'opposer à des trucs qui sont contre nos valeurs. Qu'est-ce qui fait que vous montez au barricade et que vous êtes dans la résistance? [00:03:55] Speaker B: Écoute, d'abord, c'est l'accumulation de bientôt 30 ans de lutte au fil des diverses réformes qu'on a eues dans le réseau de la santé. Moi, j'aurai passé 30 ans à me battre contre le réseau pour soigner les gens. Alors, c'est pas vraiment pour ça que j'ai fait mon cours de médecine. Mais cette fois-ci, c'était comme la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le projet de loi 106. Certaines interventions du ministre, je ne lui en veux pas personnellement, je ne le connais pas. Lorsqu'ils s'adressent à la population, je pense que c'est important qu'ils disent la vérité. Il y a eu 2-3 petites choses au début de l'été. Premièrement, quand le ministre est allé dire qu'il n'y avait pas de médecins dans les hôpitaux après 4 heures le vendredi. Je pense que ça a été peut-être le point tournant pour moi. Parce que parfois, 4 heures le vendredi, je commence un deuxième quart de travail. Donc quand je fais de la garde, je commence le vendredi matin à 8 heures. [00:04:47] Speaker A: Vous êtes censé insulter. Lui s'achoyait ou il se cachait derrière une étude. [00:04:53] Speaker B: Enragé, c'est encore pire. [00:04:56] Speaker A: Lui il se cachait en arrière d'une étude, l'étude du Cyrano. Il revient beaucoup là-dessus. Cyrano, HAC, Pierre-Carles Michaud, entre autres. Ah c'est des économistes donc, ils travaillent pas assez, il y a des médecins qui prennent trop de vacances. Il se cache un peu en arrière de ça là. [00:05:11] Speaker B: Oui, c'est sûr, mais en même temps, les gens le disent, il y a des heures non facturables là-dedans. Moi, quand je suis de garde la fin de semaine, je suis dans l'attente des urgences. Je passe facilement huit à dix heures à faire des appels, rappeler les patients, les retours d'examens, les contrôles, annoncer des mauvaises nouvelles. Ça, c'est non facturable. L'enseignement aux résidents, aux médecins, c'est un gros enjeu dans le moment. Ce sont des ordres non facturables, donc ça c'est pas comptabilisé. Ça nous inquiète beaucoup pour le projet de loi 106 parce qu'on a peur que les médecins délaissent ces activités-là pour rencontrer les cibles du ministre, qu'on ne connaît pas d'ailleurs pour l'instant. Ça c'était la première chose. Deuxième chose, je pense que c'est important que le ministre dise la vérité lorsqu'il s'adresse à la population parce que c'est quand même lui qui a le micro. dans les mains. Donc là, ce qu'il a dit, il y a peut-être un mois qu'il n'y avait pas eu de rencontres entre les fédérations pour négocier cet été, ce n'est pas la vérité. Sauf erreur de ma part, à quelques rencontres près, il y a eu 26 rencontres avec les deux fédérations cet été. Et petite anecdote, un des négociateurs en chef de la FMSQ a passé une partie de l'été à Québec, puis il disait tout le temps à sa conjointe, moi je m'en vais à Québec négocier, je m'en vais à Québec négocier. Et la dite conjointe entend en entrevue le ministre Dubé dire qu'il n'y a pas eu une négociation de l'été. Wow! Tu peux te dire que quand le gars est rentré dans la cuisine ce soir-là, sa femme lui a demandé ce qu'il avait fait à Québec. [00:06:38] Speaker A: Hé, ça là, c'est quelque chose pareil! Je m'en vais, chéri, négocier, négocier. Elle, elle entend de la bouche de Dubé que vous n'êtes pas négocié. Fait qu'elle lui a demandé, coudon, je me fais-tu jouer dans le dos, moi, là? J'ai-tu une poignée dans le dos? Colin! [00:06:53] Speaker B: Écoute, il l'a raconté avec humour, mais c'était ça. [00:06:55] Speaker A: Ben oui, je le sais. Donc, c'est un menteur qu'on a comme ministre, après ma barre. [00:06:58] Speaker B: Écoute, moi, je ne dirais pas ça, là. [00:07:01] Speaker A: Il ne dit pas la vérité. [00:07:02] Speaker B: Là, ce n'est pas mon rôle. Je dis qu'à certains moments cruciaux, J'ai le sentiment qu'il ne disait pas la vérité, ou qu'il dit au moins toute la vérité, et moi ça me heurte profondément, parce que c'est pas dans ma culture, c'est pas dans mes valeurs, donc c'est un peu ça, mais j'irais pas jusqu'à traiter le ministre de menteurs, c'est pas du tout l'objectif aujourd'hui. [00:07:24] Speaker A: Mais comme médecin dans votre pratique, et là vous vous en allez à la salle d'opération, c'est pour ça qu'on vous parle avant votre intervention, Est-ce que ça vous donne le goût, tout ça, de quitter le Québec? [00:07:36] Speaker B: Ah bien, c'est certain. Écoute, d'une part, je dois dire, à chaque mégot, il y a toujours des médecins qui disent qu'ils vont s'en aller. Mais cette fois-ci, c'est différent. Il y a des médecins qui ont déjà commencé à quitter. Et je n'ai jamais entendu, je dirais pas ces menaces, mais ces volontés-là de la part de collègues émises avec autant de conviction. Et je suis l'un d'eux. Moi, j'ai commencé à regarder peut-être du côté du Nouveau-Brunswick. Je ne veux pas travailler dans un système coercitif de cette nature-là. Je pense qu'il faut discuter avant toute chose. Moi, si j'avais été ministre de la Santé avant d'aller là, peut-être que j'aurais juste invité Docteur Agneau et Docteur Oliva de la FMOQ à passer deux ou trois jours dans un camp de la Radio-Otto du Feu. Ils auraient peut-être réglé plus d'affaires qu'avec des projets de loi ou avec des conférences de presse un peu... Est-ce que. [00:08:27] Speaker A: Le lien de confiance est brisé? Je sens quasiment que le lien de confiance est brisé. [00:08:31] Speaker B: Complètement, je vous dirais. C'est dommage parce que moi je connais le docteur Oliva, je connais plus le dossier des médecins spécialistes. Je connais le docteur Oliva depuis une bonne quarantaine d'années, je dirais, compte tenu que c'était quelqu'un qui était près de la famille. Puis quand Vincent a commencé, il était dans une attitude de conciliation qui n'était jamais vue. Écoute, à tel point que... Moi personnellement, je me disais que je commence à avoir hâte qui chuchote. [00:08:56] Speaker A: Il s'est choqué pas pire, là, d'un dernier point de presse. [00:08:58] Speaker B: Les premières rencontres qu'on avait à l'INFMSQ, là, c'était la main tendue au ministre. On a des rencontres fructueuses. Il y avait des rencontres statutaires avec... entre Dr. Oliva, Dr. Legault, qui est décédé malheureusement récemment, puis le ministre. Puis on était comme surpris d'une telle avancée. Le ministre Dubé était venu même à une deux-journées de formation. Puis finalement, on dirait que la politique les rattrape. Nous, ce qu'on a, ce qu'on pense, puis il y a beaucoup de gens qui le savent, tout ça, là, ça vient d'une espèce de haine que garde le premier ministre envers les médecins spécialistes depuis son passage comme ministre de la Santé il y a une vingtaine d'années. Puis on dirait que ça se matérialise dans ce projet de loi 106, là. [00:09:42] Speaker A: Qui est plein... — Mais vous allez loin? Vous parlez de haine, pareil? Vous allez quand même loin, là? [00:09:46] Speaker B: Ça, je pense que je peux le ressentir. C'est une sensation que j'ai. Je ressens de la haine de la part du premier ministre. Je me sens tout à fait à l'aise de le préciser, puis ça m'enlève... [00:09:56] Speaker A: Donc, il veut se venger? [00:09:58] Speaker B: C'est le sentiment que j'ai, je vous dirais. [00:10:00] Speaker A: Il voudrait se venger de quoi? [00:10:03] Speaker B: Je pense, comme je vous dis, pour ceux qui voudront refaire l'histoire, de regarder son passage comme ministre de la Santé il y a une vingtaine d'années. Ça avait été difficile pour le ministre de la Santé à l'époque, M. Legault. Ça avait été un peu, comme on dit en bon québécois, leur viré dans ses shorts par le Président de la Fédération à l'époque, je pense que c'était Dr Dugré, mais je vous dis ça sous toute réserve. [00:10:26] Speaker A: Mais là, il y a des gens qui nous écrivent, c'est intéressant. Je vais vous emmener juste un peu ailleurs, mais ça fait partie de notre conversation. Il y a un auditeur qui dit, je ne donne pas raison au tort, il s'exprime. Donc, je vous le lance. Maître chanteur depuis 40 ans, les médecins, désaffiliez-vous de l'RMQ, puis ça va être correct. Donc, question, si vous n'êtes pas content, puis je ne parle pas de vous précisément, les médecins en général, s'il y en a qui ne sont pas contents là-dedans, pourquoi ils ne s'en vont pas au privé? [00:10:53] Speaker B: Ben, parce que c'est prêter des fausses intentions aux médecins, là. Je veux dire, nous, on veut soigner. Puis moi, c'est certain que la qualité de soin que je donne ou le type de soin que je donne dans le réseau public, je ne peux pas offrir ça dans les soins privés. Ça pourrait faire l'objet d'une entrevue d'une heure, juste ça, là. [00:11:07] Speaker A: Oui, je sais. Puis il n'y a pas d'hôpitaux privés, alors que... [00:11:10] Speaker B: J'ai besoin du réseau public pour traiter. Moi, je traite des cas de cancer digestif complexe. Je répare des hernies de la paroi abdominale, des chirurgies qui durent 5, 6, 7 heures. Je ne peux pas offrir ça dans le réseau privé en chirurgie d'un jour, là. Et les gens veulent traiter, on veut un réseau public, mais on veut un réseau public de qualité. Maintenant le débat sur le privé, ça en est un autre où il faudrait avoir une discussion entre adultes matures, pis pas juste considérer le réseau de la santé en 2025 comme on regardait la religion il y a 40 ans où c'est sacro-saint, faut pas attaquer le modèle public. Moi je dis n'attaquons pas le modèle public, mais sortons de la boîte. peut-être pour voir comment on peut y intégrer le privé de façon intelligente et peut-être même, à certains égards, financer le public à partir du privé. Mais c'est pas ça qu'on fait, là. Donc on dit, on est contre le privé, le Collège des médecins prend une position politique contre le privé, mais en même temps, on signe des contrats avec des cliniques privées pour offrir des soins. [00:12:08] Speaker A: C'est un peu hypocrite, tout ça, hein? [00:12:10] Speaker B: Ben, c'est dur à suivre, là, je vous dirais, là. Ce qui me désole un peu dans tout ça aussi, c'est que moi je m'attendrais à ce que le ministre de la Santé ce soit le chef d'orchestre. Si vous voulez, des grandes discussions qu'on doit avoir sur le réseau de la santé pour les 20 prochaines années, le vieillissement de la population, l'incentivité des soins, l'allocation des ressources, mais ce n'est pas ça. dans de la gestion, puis dans des querelles, je veux dire, qui sont complètement futiles, puis ça va se mal de se terminer de toute façon, parce que le ministre est dans un no-win dans le moment-là. S'il retire son projet de loi, c'est très difficile pour lui, puis s'il persiste, je veux dire, je ne veux pas imaginer l'état du réseau au cours des prochaines années, parce que les gens ne réalisent pas à quel point ça tient avec la broche, toute cette affaire-là. Puis là, la broche commence à être un peu rouillée. Puis là, on parle des médecins aujourd'hui, mais c'est celles qui tiennent vraiment le réseau, ce sont les infirmières. [00:13:05] Speaker A: Comment vous avez trouvé ça, le fait qu'on parte à la guerre aux agences privées? [00:13:11] Speaker B: Encore là, ça doit faire l'objet d'une discussion saine, mais c'est vrai qu'on a peut-être des intérêts du côté privé qui n'allaient pas nécessairement dans le sens du meilleur intérêt du public. Puis il y a un aspect pécunier, puis on essaie de développer Mais en. [00:13:25] Speaker A: Même temps, les infirmières ont quitté le public parce qu'il était tanné de travailler à Noël pendant 24 ans, puis ils voulaient une qualité de vie, puis c'est pour ça, dans le fond, qu'elles ont quitté. [00:13:33] Speaker B: Non, mais c'est de tristesse, là. Tu vois, une petite anecdote personnelle. Ma fille est infirmière, là. [00:13:36] Speaker A: Oui. [00:13:37] Speaker B: Et elle ne veut pas travailler dans le réseau public. [00:13:41] Speaker A: Comment vous réagissez par rapport à ça? [00:13:42] Speaker B: Bien, moi, je suis déçu, mais en même temps, ce que ça m'amène à dire, c'est qu'est-ce que les jeunes candidates se disent à la faculté? [00:13:48] Speaker A: Et pourquoi elle ne veut pas travailler au public? [00:13:49] Speaker B: Bien, tout ce qu'elle entend autour d'elle. Tout ce qu'elle entend? [00:13:52] Speaker A: Est-ce que c'est la vérité, ce qu'elle entend? [00:13:55] Speaker B: Peut-Être même pire que ce qu'elle avait entendu, parce qu'elle n'a pas les mains dedans. Je veux dire, quand je vous donne des exemples que ça tient de la broche, j'ai une infirmière en tête qui travaille avec moi, Christina, pour ne pas la nommer. Je la recroise au bloc le matin à l'occasion. Puis là, je dis, t'sais, ça va? Puis là, je dis, dis donc, t'étais pas ici cette nuit? Ça me semble qu'il y avait une urgence ou tout ça. Puis elle me dit, oui, on a fini à 4 heures du matin. [00:14:15] Speaker A: Elle a dormi dans son char quasiment. [00:14:16] Speaker B: Elle est retournée chez elle, laver les enfants, faire tout, quoi que ce soit, aller à lunch. On revient. Puis là, je dis, comment ça fait que t'es là? Elle dit, si je venais pas, on cancellait votre salle. Mais les patients ne voient pas ça. [00:14:26] Speaker A: Qu'est-ce qu'on ne voit pas aussi? [00:14:30] Speaker B: Ce qu'on ne voit pas, c'est le risque du projet de loi 106. Sans rentrer dans les détails et en se détachant complètement de l'aspect pécunier, de créer un système qui est axé essentiellement sur des cibles. On a un premier ministre comptable et on a un ministre de la Santé qui est comptable également, où on va donner des objectifs de performance aux médecins qu'on ne décrit pas dans la loi. Tout ce qu'on décrit, c'est de lier une portion de la rémunération des médecins à l'atteinte de ces dites cibles-là. C'est extrêmement dangereux de tomber dans ce qu'on appelle une médecine fast-food. Encore une fois, de dévier les médecins de certaines autres tâches non rémunérées, comme l'enseignement, la recherche, de décourager les gens. ou les inciter à quitter. Puis il y a des petites choses, il y a des petites perles dans ce projet de loi-là. C'est sûr que le ministre dit, on va l'arranger dans le règlement, parce qu'on comprend quand il y a un projet de loi, il y a des règlements qui viennent avec pour l'appliquer. Mais dans le projet de loi tel qu'il est écrit aujourd'hui, si vous avez un médecin de famille et que vous êtes dans la région A, puis vous changez de région, tel que c'est écrit, vous perdez votre médecin de famille. et l'autre chose aussi... [00:15:39] Speaker A: Si on déménage au Québec, on peut perdre notre médecin de famille? [00:15:42] Speaker B: Tel que c'est écrit dans le projet de loi. Le ministre s'est engagé, j'écoutais la comparaison de la Fédération médicale étudiante du Québec, il s'est engagé à l'enlever, mais pour l'instant c'est écrit. On est rendu tellement réglementé que si vous êtes une femme de 35 ans, diabétique, hyper tendue, donc la santé n'est pas parfaite, vous avez eu un enfant, votre enfant est en parfaite santé, Votre médecin de famille ne pourra pas nécessairement prendre aussi votre enfant comme patient. [00:16:10] Speaker A: Ben voyons donc! [00:16:11] Speaker B: Parce que le médecin, il est mal attaché, les codes de couleurs sont pas bons, les codes de vulnérabilité, puis... [00:16:17] Speaker A: Il me semblait que la fratrie puis la famille, ça reste ensemble, ça. [00:16:20] Speaker B: C'est pas si clair que ça. C'est pas les bons codes de couleurs. Alors, c'est ça. Puis écoute, on pourrait en rajouter par-dessus ça. Il y a plein de choses... [00:16:28] Speaker A: Visiblement, Santé Québec a rien fait pour améliorer. [00:16:31] Speaker B: En fait, quand vous demandez les vrais, les experts en mots couverts, puis même les gens qui sont à Santé Québec, c'est une entité qui est inutile. [00:16:39] Speaker A: À 300-400 000 par année, en haut? [00:16:41] Speaker B: Je demande, vous regarderez l'organigramme de Santé Québec. Il y a des bijoux là-dedans. Il y a un directeur de l'image de marque. C'est un organisme qui a un monopole d'État. Vous n'avez pas besoin d'image de marque ou tout au moins d'avoir un directeur. [00:16:54] Speaker A: Ce n'est pas Microsoft. [00:16:55] Speaker B: C'est ça. Puis on ne sera pas surpris quand on voit que le nombre... Personne ne parle... J'aimerais ça que les journalistes parfois posent des bonnes questions. [00:17:02] Speaker A: Oui, ça, on a parlé ce matin. [00:17:04] Speaker B: Pourquoi, mettons, le nombre de cadres ou de fonctionnaires dans le réseau était passé de 9 000 à 13 000 entre 2020 et 2025? Est-ce que ça s'est traduit par des meilleurs soins à la population? La réponse, c'est non. Puis l'autre chose que j'aimerais qu'on demande aux ministres aussi, c'est de parler beaucoup de la rémunération des médecins, mais être conscient que le ratio entre la rémunération des médecins et le budget de la santé a baissé de 50 % depuis 10 ans. [00:17:27] Speaker A: La rémunération restait la même, ce que vous aviez dit. [00:17:29] Speaker B: La rémunération restait la même et le budget de la santé a doublé. Puis même si on regarde, c'est toujours une question de comptable. Mais le ministre est comptable, il le sait. Est-ce que le vrai chiffre qu'on devrait regarder, c'est le budget du ministère de la Santé ou c'est le PIB du Québec? Parce qu'il y a de l'argent dans le réseau. Il y a des gens qui seraient heureux de repomper de leur argent personnel pour avoir accès aux soins. [00:17:52] Speaker A: Est-ce qu'il y a des résultats? [00:17:53] Speaker B: Oui, alors le ratio, le salaire des médecins en date d'aujourd'hui, ça occupe à peu près 1,4 % du PIB, les calculs approximatifs, alors qu'on était quasiment à 50 % plus haut il y a 10 ans. Donc en fait, peut-être que le ministre devrait nous donner une médaille pour notre bonne gestion de nos revenus parce qu'on coûte moins cher qu'on coûtait il y a 10 ans. [00:18:15] Speaker A: Organigramme Santé Québec, 10 pages. Il y a Micheline Eldary. Elle, c'est la directrice de l'architecture d'entreprise, méthodologie et cadres. Et sous elle, il y a six autres sous-cadres, dont stratégie et innovation. [00:18:30] Speaker B: Il y a quelqu'un qui est responsable aussi de la présence au travail. Il y a une direction de la présence au travail. [00:18:36] Speaker A: Est-ce que tu présentes au travail cette personne-là? [00:18:38] Speaker B: Je ne sais pas. Écoutez, c'est un peu ça. [00:18:40] Speaker A: C'est un peu ridicule. [00:18:42] Speaker B: Le ministre du côté des spécialistes dit qu'il y a 9000 patients en attente de consultation dans le réseau. C'est vrai? Il y a quand même 3 millions de patients qui sont vus par année. Il y avait 500 salles d'opération avant la pandémie au Québec. Jusqu'à il y a quelques semaines, on était encore à 400. 400. Pourquoi? [00:19:01] Speaker A: Manque d'infirmières? [00:19:02] Speaker B: Parce qu'on n'a pas de ressources humaines. Et en plus, Santé Québec interdit aux hôpitaux d'augmenter leur budget. Je veux dire, on tourne... Donc, ils ne pourront pas offrir plus. Même, ils voudraient ouvrir jusqu'à 18 h, 19 h. Je pense à Christine encore, on va quand même pas lui demander de rester jusqu'à 7h le soir si elle a passé la nuit d'avant. On est pris dans ça, je vous dirais. Puis les autres défis délétères, quelle image est-ce qu'on donne aux jeunes étudiants en médecine? [00:19:32] Speaker A: Ça donne pas le goût d'aller à la médecine. [00:19:34] Speaker B: Oui, puis en médecine familiale, il y a 90 postes non comblés en 2024 en résidence en médecine familiale au Québec. [00:19:43] Speaker A: Qu'est-ce que vous avez à dire à un jeune qui vous écoute et qui songeait peut-être à aller en médecine? [00:19:48] Speaker B: À toute honnêteté, puis je vais parler de mon expérience personnelle, vu que j'ai 5 enfants, je le disais, je suis heureux que personne n'ait choisi la profession médicale. [00:19:59] Speaker A: Aïe aïe. [00:19:59] Speaker B: Soulagé, soulagé. [00:20:00] Speaker A: Aïe aïe. [00:20:01] Speaker B: Soulagé, parce que... [00:20:03] Speaker A: Mais il peut être formé ici et aller travailler ailleurs. Ah ça, le ministre n'aime pas ça. [00:20:06] Speaker B: Non, tu ne peux pas, il y a le projet de loi 83. Il va falloir payer... [00:20:11] Speaker A: Il faut que tu forces une pratique. [00:20:13] Speaker B: D'ailleurs, en ce moment, le seul état dans le monde qui est interdit aux médecins de se déplacer, c'est Cuba, pour que les gens le sachent. Et là, maintenant, il y a le Québec. Donc quand vous terminez votre formation en médecine au Québec aujourd'hui, les jeunes médecins, vous ne pouvez quitter le réseau. Donc moi, je dirais aux jeunes médecins en médecine, je dirais probablement quittez pour aller faire votre résidence hors Québec. [00:20:35] Speaker A: Cuba, Québec, même combat. [00:20:36] Speaker B: Oui, exactement. Personnellement, je suis soulagé parce que je veux que les jeunes s'accomplissent complètement. En médecine, dans le moment, c'est très difficile. Je parlais que j'envisage de quitter, mais je veux avoir 56 ans. J'ai des collègues 10-15 ans plus jeunes qui ont la même réflexion. Ils sont juste tannés. Dans le cas, ce n'est pas parce que je suis meilleur qu'un autre, mais il faut savoir qu'en chirurgie, entre 50 et 60, c'est le pic un peu au niveau professionnel, parce qu'on a atteint l'expertise assez importante. On n'a pas encore de déclin au niveau des capacités techniques. C'est une profession qui est très technique. Je ne suis pas meilleur qu'un autre, mais si je pars, mettons, 5, 7, 8 ans avant, c'est beaucoup, beaucoup d'expérience. [00:21:30] Speaker A: C'est une catastrophe. Absolument. Pour les gens qui veulent vous écouter, les gens qui veulent vous suivre, et là je vais vous laisser parce que je sais que vous avez une chirurgie qui s'en vient, vous allez à l'hôpital, mais pour les gens qui veulent vous suivre, vos vidéos sont quand même très viraux, à quel endroit on peut vous suivre, docteur? [00:21:45] Speaker B: On les trouve sur Facebook, Instagram, mais là on est en médiation, vous comprendrez que On va laisser aussi un peu du temps au temps, comme on dit. Puis sinon, les gens qui ont un intérêt puis veulent découvrir une autre facette de moi, j'ai mon propre balado, la santé au-delà des mots. Donc les gens qui m'écoutent sur les vidéos récentes peuvent penser que je suis enragé. C'est pas le cas du tout. Les gens qui me connaissent sauront que je suis plutôt posé, puis capable de discuter, puis c'est ce qui manque dans le réseau. [00:22:16] Speaker A: Vous êtes chirurgico-chirurgical, on peut le dire comme ça? Vos propos sont chirurgico, sont bien... [00:22:22] Speaker B: On fait comme ça. Mais toujours, je pense qu'il est important de dire, le cynisme, je l'entretiens à l'endroit du réseau, mais certainement pas à l'endroit des patients. [00:22:29] Speaker A: Ben non, absolument. [00:22:29] Speaker B: Et puis nous, on est là pour les patients, puis c'est une profession qui est difficile à... à décrire. Il n'y a pas beaucoup de professions où, mettons, vous, là, je vous... Tu sais, je vous... J'ai un appel par demain... Non, je comprends. [00:22:42] Speaker A: Mon émission finit à 10 heures, mais vous, vous ne finissez pas à 10 heures. On aura bien compris. Il y a peut-être des... Il y a des urgences. La pagette, hein, entre guillemets, on comprend que ça n'existe plus, mais la pagette sonne à 4h15. On comprend tout ça. Merci infiniment et bon courage. Félicitations pour votre liberté d'expression et de l'assumer fièrement. Avec courage et toujours bien documenté, Dr Grenier. Merci encore. [00:23:06] Speaker B: Merci. [00:23:07] Speaker A: Merci, au revoir. [00:23:08] Speaker B: Au revoir. [00:23:08] Speaker A: Ça fait ça? Cuba, Québec, même combat.

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