Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Madame Mélanie Hubert est la présidente de la FE, la Fédération autonome de l'enseignement. Bonjour, comment ça va?
[00:00:06] Speaker B: Bonjour, ça va bien. On a des petites bonnes nouvelles ce matin, donc on s'accroche à ce qui avance.
[00:00:13] Speaker A: C'est quoi les bonnes nouvelles?
[00:00:15] Speaker B: Madame Lebel annonçait ce matin par Radio-Canada qu'on allait pouvoir lever les heures limites Ça sera déjà un pas dans la bonne direction. On a une ministre de l'Éducation qui a l'air de vouloir réparer les pots cassés de l'ancien ministre Drainville. On va voir ce que ça donne. C'est sûr que tout n'est pas réglé. L'école est déjà commencée depuis un mois, mais minimalement, ça avance dans la bonne direction ce matin.
[00:00:40] Speaker A: La loi sur les syndicats, vous vous mettez ensemble avec la CSQ, la CSN, la FTQ pour combattre Jean Boulay. Qu'est-ce que vous reprochez exactement à la CAQ lorsqu'il est question de transparence syndicale?
[00:00:55] Speaker B: D'abord, on n'est pas contre la transparence syndicale, bien au contraire, je pense que nos membres méritent de savoir ce qu'on fait avec les cotisations qu'ils font et ça c'est important et on rend des comptes à nos membres. Là où on en a, c'est que le gouvernement, pendant qu'il nous pointe du doigt comme les grands responsables de beaucoup de mots dans les services publics, on n'est pas en train de regarder le bilan de la CAQ en ce moment, puis c'est une fabuleuse diversion.
[00:01:18] Speaker A: — C'est pas ça le sujet, là. Le sujet, c'est la loi. Qu'est-ce que vous reprochez à Jean Boulay et à sa loi, qui n'est pas passée encore. En fait, c'est un projet de loi, même déjà, il n'est pas voté, puis il est prêt à mettre de l'eau dans son vin, là, mais peu importe. Ce qu'on appelle la modernisation du régime syndical. Qu'est-ce que vous tissez là-dedans?
[00:01:37] Speaker B: D'abord, l'idée de dire qu'on ne veut pas que les syndicats puissent faire des recours devant les tribunaux. Ils nous citent, c'est souvent la FAE qui est citée pour les recours. Moi, depuis que je suis présidente, mais même avant ça, tous les recours qu'on a intentés devant les tribunaux contre le gouvernement, c'est toujours des recours qui ont visé les membres pendant la pandémie. On a essayé de mettre au jeu la qualité de l'air dans les écoles. On était devant le tribunal en cours supérieur à faire témoigner des experts, les échangeurs d'air, les détecteurs de CO2 dans les classes. C'est notamment par les pressions qu'on faisait en intervenant devant les tribunaux. On défendait notre monde quand on faisait ça et on contribuait à la qualité des services. Là, on nous pointe du doigt pour la laïcité. Mais là aussi, on a des profs qu'on est en train de défendre parce qu'il y a des femmes en ce moment qui n'ont plus de possibilité d'avancement de carrière.
[00:02:26] Speaker A: Alors qu'il y a une clause grand-père dans la loi sur la laïcité qui permet à ces femmes-là de continuer de travailler?
[00:02:30] Speaker B: Ben la clause grand-père, elle n'est pas complète parce que ces femmes-là ne peuvent pas devenir directrice d'école, ne peuvent pas devenir conseillère pédagogique, ne peuvent pas déménager.
[00:02:38] Speaker A: Vous allez dépenser combien à la Cour suprême pour les défendre, les madames qui veulent absolument être directeur d'école, alors qu'on le disait en fin de semaine que c'était l'une des pires jobs au monde d'être directeur d'école, mais peu importe.
[00:02:50] Speaker B: C'est sûr que c'est un travail qui peut être difficile, qu'on peut se demander si on le ferait, mais peu importe.
[00:02:55] Speaker A: Il y a combien de femmes voilées qui veulent être directrice d'école et qui ne peuvent pas l'être, supposément, selon vous?
[00:03:01] Speaker B: On n'a pas de chiffres à ce niveau-là parce qu'on n'a pas fait de statistiques pour essayer de voir. D'ailleurs, on le reproche au gouvernement qui a essayé de faire ça.
[00:03:09] Speaker A: Mais vous vous battez en cause suprême pareil, même si vous savez pas qui vous défendez.
[00:03:13] Speaker B: Il y a des femmes qui sont venues témoigner dans nos audiences en cause supérieure. Il y a des femmes qui ont rempli des affidavits. Il y a des femmes qui se sont sanctifisées. Il y a du monde qui se font regarder de travers dans nos écoles.
[00:03:25] Speaker A: Regarder de travers? Même moi, je me fais regarder de travers. Si on n'est pas en cause suprême pour des gens qui se font regarder de travers, on n'a pas fini, Mme Baird.
[00:03:33] Speaker B: Écoutez, il y a une charte des droits et libertés au Québec. En ce moment, on déroge aux droits. Puis nous, ce qu'on le questionne, je pense que peu importe la position qu'on peut penser, qu'on peut penser de la cause en tant que telle, je pense qu'on peut tous convenir que c'est un droit dans notre société de s'adresser aux tribunaux quand on se pose des questions sur la validité d'une loi. Puis c'est ce que la FA a fait, et je pense que c'est important en démocratie qu'on puisse préserver ça. Puis les syndicats font partie des gens qui, parce qu'ils ont les moyens effectivement, c'est des groupes qui sont capables de questionner ces... ces éléments-là, pis c'est important que dans notre société, si on veut protéger la démocratie, qu'on puisse continuer de le faire.
[00:04:11] Speaker A: — Vous avez combien de potes, là, le budget, là? Côte suprême, il y a de combien, là? Étant donné que c'est quand même toute une aventure, là, aller en Côte suprême. Vous avez combien en budget?
[00:04:20] Speaker B: — Bien, c'est sûr qu'on est en train de chiffrer pour cette année, pis ça, ça fait partie des choses. — Combien? On est en train de le chiffrer, c'est nos instances qui vont avoir l'exclusivité de ça, vous comprendrez, c'est pas ici qu'on va le faire. On s'en est jamais caché, l'année dernière...
[00:04:31] Speaker A: — Environ entre zéro et cinq millions?
[00:04:34] Speaker B: Je vous expliquais que l'année dernière, j'allais dire, on était à 1.2, 1.5 millions l'année dernière. C'est sûr que la cause a continué à suivre son chemin. Il y a énormément d'imprévus dans cette cause-là. Une quarantaine d'intervenants, ça amène énormément de débats juridiques.
[00:04:51] Speaker A: 1.5 millions donnés à des avocats, à des avocats maison ou des avocats de firme privée?
[00:05:00] Speaker B: On n'a pas d'avocat spécialisé en droits constitutionnels à la FAE, fait qu'il a bien fallu se tourner vers l'économie canadienne.
[00:05:05] Speaker A: Bon ben parfait. Étant donné que vous êtes en faveur de la transparence syndicale, on parle de quel cabinet d'avocats?
[00:05:11] Speaker B: Ben je pense que c'est pas un secret pour personne. On avait commencé avec un cabinet qui s'appelait Gatuzzo. Et la firme nous avait envoyé un avocat qui a quitté le navire en cours de route. Et la firme Gatuzzo nous avait envoyé l'avocat Frédéric Bérard. Puis c'est lui qui suit la cause depuis ce temps-là. Il y a aucun... secret là-dedans. C'est M. Maitre-Bérard qui a plaidé en Cour supérieure, qui a plaidé en Cour d'appel et qui plaidera en Cour suprême aussi. C'est pas un secret, on s'est jamais caché de ça.
[00:05:40] Speaker A: Donc, vous respectez le membership et vous allez de l'avant contre la laïcité. Avez-vous le score du vote de vos membres?
[00:05:48] Speaker B: On est pas contre la laïcité.
[00:05:49] Speaker A: Vous contestez la loi sur la laïcité.
[00:05:51] Speaker B: On conteste l'aspect discriminatoire de la loi et ça c'est important parce que nos membres sont en faveur qu'on donne des services à visage découvert. sont en faveur qu'on respecte les programmes d'études et qu'il n'y ait pas d'exception au nom des motifs religieux. Nos membres sont contre les locaux de prière dans les écoles et tout ça, c'est clair et on ne conteste pas ça dans la loi. Ça, je veux que ça soit clair parce qu'on nous pointe beaucoup sur la place publique, mais ce n'est pas de ça qu'on parle. On parle de l'aspect discrimination en emploi pour la partie de nos membres qui sont visés. Pour le reste, on ne s'est pas prononcé sur plein d'aspects de la loi, puis il y en a d'autres avec lesquels on est d'accord.
[00:06:29] Speaker A: — Discrimination parce que quelqu'un qui continue de faire son travail et qui est voilé et qui garde sa job ne peut pas devenir supposément directeur ou directrice d'école.
[00:06:40] Speaker B: C'est ça? — Cette personne-là n'a pas les mêmes possibilités d'avancement de carrière que les autres pour un motif qui est protégé par nos chartes.
[00:06:49] Speaker A: C'est un bon débat. C'est un bon débat de droit et je ne le nie pas. Mais ce que je trouve particulier par contre, c'est que vous n'avez pas fait soumettre ça au vote de vos membres.
[00:06:58] Speaker B: Depuis 2013, on a une position de congrès qui n'a pas été revue par aucun congrès depuis qui dit nous allons nous battre et nous allons défendre les droits acquis des membres et c'est ce qu'on fait depuis 2013. Et on a rediscuté de ce dossier-là. Au fur et à mesure, en 2018-19, à l'époque, le président de l'époque nous présentait le dossier, nous a parlé des recours possibles, les prises qu'on pourrait avoir, cause supérieure, cours d'appel, on a fait les suivis tout le temps. Et jusqu'en janvier cette année, quand la cause suprême nous a dit on va vous entendre, on est revenu devant notre instance et on a demandé à notre conseil fédératif, où il y a des représentants de l'ensemble des syndicats filiers, On leur a demandé, votre avis là-dessus, est-ce que le comité exécutif devrait continuer ou pas les recours?
[00:07:41] Speaker A: Ils ont dit oui.
[00:07:42] Speaker B: Puis ils nous ont dit, on continue.
[00:07:43] Speaker A: OK. Moi j'ai des membres de la FAE qui m'écrivent, qui disent, je suis membre de la FAE ici, nommé, bon, son prénom, en tout cas, peu importe, là, c'est vraiment important.
[00:07:52] Speaker B: Non, ce n'est pas important.
[00:07:53] Speaker A: Je suis membre et il est totalement contre le gaspillage de fonds pour aller en cours, contre la loi 21. Et c'est aussi impossible de savoir à quoi servent les cotisations. J'ai déjà voulu savoir et c'est très difficile d'obtenir une réponse. Avez-vous des réponses pour cette personne-là?
[00:08:07] Speaker B: Bien, c'est sûr qu'il y a des gens... de nos membres, on ne fera pas semblant. Il y a de nos membres qui sont en désaccord avec le recours et son lycée. Je vais vous donner un autre exemple. En fin de semaine, au congrès de la CAQ, ils ont voté un... contre les signes religieux dans les espaces publics, là, puis contre le visage couvert dans les espaces publics, 152 contre 150. La motion est passée. Mais on s'entend-tu qu'il y a 50 personnes, la moitié du Congrès, qui pourra dire « Je n'étais pas d'accord ». Mais la motion est passée parce que notre démocratie, la démocratie syndicale puis la démocratie au Parlement, elle n'est pas parfaite. Elle est ce qu'elle est. Et des fois, oui, les majorités font basculer les votes d'un bord puis de l'autre, puis ça fait pas l'affaire de l'autre moitié. Puis je vous dirais, si on n'était pas allés, pour avoir été moi-même à la fédération en 2018-19, j'avais des membres qui nous... qui pressaient la FAE d'aller plus vite, puis qui disaient, vous êtes mieux de nous défendre, parce que si on n'est pas défendus, à quoi ça sert un syndicat? Puis on nous pressait d'accélérer le pas, parce que c'était important de défendre nos membres. Dans ce dossier-là particulièrement, Effectivement, y'a des membres qui sont pas d'accord pis y'en a beaucoup parce que c'est un sujet qui divise.
[00:09:15] Speaker A: Ben c'est le sujet de la litartine, là. C'est plus d'1,5 million. Je reprends grosso modo ma question du début. Avez-vous une barrure à un moment donné? Y'a-tu une facture que vous allez recevoir, vous allez dire wow, ok, on débarque.
[00:09:27] Speaker B: Ben, vous savez, des recours comme celui-là, ça pourrait être aussi très farfelu pour une organisation d'abandonner au moment où on est, quand y'a eu plein de monde mobilisé.
[00:09:36] Speaker A: Donc on amène dans le moulin à viande, mais on continue, c'est there's no going back.
[00:09:40] Speaker B: Savez-vous que sortirait d'un recours, on pourrait aussi s'exposer à payer les frais de tous les groupes qui sont dans le recours actuellement et la tribunal pourrait nous condamner à ça et ça pourrait être tout aussi dispendieux.
[00:09:51] Speaker A: Donc vous convenez que vous en êtes dans un joli piège?
[00:09:54] Speaker B: C'est sûr qu'il y a des démarches juridiques, c'est toujours des procédures, on sait quand ça commence, on sait moins quand ça finit.
[00:09:58] Speaker A: Avec l'argent des membres, rappelons-le, pareil, là, pour vrai.
[00:10:01] Speaker B: Mais des membres qu'on défend, je le rappelle, c'est des membres qu'on défend. Puis on peut être d'accord ou pas, mais il reste qu'à la base de tout ça...
[00:10:07] Speaker A: Mais qu'on défend ! La madame Tousignan à Saguenay, en quoi vous la défendez, à Matin, avec ça, ce recours-là ? C'est ça que j'ai de la misère à comprendre, là.
[00:10:18] Speaker B: Mais un syndicat, ça défend pas juste le groupe au nom du groupe. Quand on fait des griefs, là, Pour M. Untel, qui a été suspendu pour avoir fait telle ou telle faute, et pour Mme Untel, qui n'a pas eu droit à tel ou tel congé. On met des sommes du syndicat pour défendre individuellement des membres. Puis il y a certains membres là-dedans qui coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars, même des centaines de milliers de dollars des fois des syndicats. Et on ne va pas en assemblée générale dire voilà le dossier de M. Huttel. Est-ce que vous êtes d'accord qu'on le défende ou pas? C'est notre travail de représenter tout le monde.
[00:10:52] Speaker A: – Au moins dans ce cas-là, rassurez-nous ce matin, vous partagez la facture avec des associations musulmanes.
[00:11:00] Speaker B: En fait, il n'y a aucun groupe musulman qui est dans notre affaire.
[00:11:04] Speaker A: C'est vous qui avez parlé de femmes voilées.
[00:11:06] Speaker B: Oui, parce qu'on va s'entendre, la loi vise principalement des femmes voilées.
[00:11:11] Speaker A: Donc, il y a sûrement des associations pour protéger ces femmes-là, des associations musulmanes qui co-financent avec vous. Ce n'est pas juste les membres qui financent ça.
[00:11:23] Speaker B: Moi je pense que nos membres auraient pas été d'accord à ce qu'on commence à faire de la politique avec des groupes musulmans. Nous on défend nos membres pis on est sur nos propres barres.
[00:11:31] Speaker A: Ah mais vous les défendez, vous défendez ces femmes-là avec l'argent des membres.
[00:11:35] Speaker B: Oui, parce que ce sont des membres syndiqués qui cotisent au même titre que tout le monde, puis c'est comme ça qu'on défend notre monde dans tous les cas, puis souvent c'est des cas d'espèce.
[00:11:44] Speaker A: Puis c'est pour... Madame Hubert, notre monde, vous n'êtes même pas qu'à demi-chiffré un matin. 200, sont-tu 2, 7, 8, 10?
[00:11:50] Speaker B: Ah, c'est sûr qu'ils ne sont pas 2, 7 ou 8 ou 10. On a tout le territoire de l'île de Montréal sur notre territoire. C'est les écoles de...
de la CSDM, entre autres, où il y en a beaucoup des femmes voilées. On se promène, moi je me suis promenée dans des colloques, puis il y en a plusieurs qu'on croise. On n'est pas dans une idée, on en défend 2, 3, 4. Et il y a aussi l'idée, et ça c'est important, on fait souvent de la jurisprudence avec nos cas. Des fois, cette cause-là ouvre la porte à d'autres droits. Et là, la question qu'on se pose, moi, puis pour être franche, en ce moment, quand on a commencé, on était vraiment sur le droit de ces femmes-là. Puis là, on regarde comment plein de droits protégés par les chartes, dont le droit d'association des syndicats, qui est protégé par la charte aussi, on suspend ces droits-là en ce moment dans certaines lois. Puis on l'a vu en Ontario, entre autres, on a voulu forcer le retour au travail en utilisant la clause dérogatoire, puis en disant on va aller rentrer au travail de force même si le droit est protégé. Donc nous, on se dit, ce qu'on est en train de faire là va aussi à terme peut-être protéger les droits l'ensemble des syndiqués pour protéger le droit d'association, puis est-ce qu'on va aussi protéger d'autres cas de discrimination pour d'autres motifs? Nous, on pense que les décisions du tribunal pourraient aussi améliorer le sort des autres, parce que quand on fait de la jurisprudence, c'est ça qui arrive. Donc on verra, et dans le pire des cas, la Cour ne nous donnera pas raison, puis on pourra dire aux gens, on est allé jusqu'au bout, on en a le canet, puis l'histoire est réglée.
Après ça, on pourra dire que la loi s'applique et qu'il n'y a plus rien à faire.
[00:13:36] Speaker A: Avec Jean Boulay, puis je pense que l'ensemble des Québécois, on est d'accord avec ça, à l'effet qu'un syndicat, après ma part, est là pour défendre ses membres, les relations de travail, négocier des conventions collectives, et faire des congrès à gauche puis à droite partout dans le monde, puis parler de féminisme puis d'écologisme. C'est pas ça, à la base, un syndicat, non? C'est pas ça, là. Un syndicat est là pour défendre ses membres dans un endroit donné, contre le patron, OK? Dans des conditions qui peuvent être abusives, C'est là que le syndicat, ça compte. Et j'adhère à ça, là. Un syndicat peut être important. Je suis pas anti-syndicaliste. Je dis juste qu'au final, on s'est un peu éparpillés au Québec, pareil. Les congrès à Dubaï, je sais que c'est pas vous, là. Mais je n'ai vu des histoires syndicales. En tout cas, le syndicat des Postes, Postes Canada, dans le temps qu'il y a des congrès, dans le temps que comment ça fait frette ici, se trouve toujours une belle place pour défendre les membres quelque part. C'est toujours défendre les membres aussi, ça a le dos large.
[00:14:33] Speaker B: Moi, je peux vous certifier qu'on n'est jamais allé à l'extérieur du Québec pour dire ça comme ça.
[00:14:37] Speaker A: Non, mais en général, c'est parce que vous êtes tous ensemble sur le même stage, c'est ça que je dis.
[00:14:40] Speaker B: Oui, mais ce que je peux vous dire, c'est que les syndicats, c'est sûr que le cœur de nos interventions sont autour des relations du travail, la négociation des conditions, mais tout ça, c'est pas désincarné, puis c'est particulièrement vrai en éducation. Les profs, ils vivent dans une société, la société, elle est dans notre classe. Quand on travaille à des causes qui ont l'air loin de la classe, mais elles sont souvent proches, parce que, par exemple, le salaire minimum, on peut dire, ça ne nous concerne pas, on n'est pas payé au salaire minimum, mais les familles dans nos classes qui ont de la misère à se loger, c'est des enfants qui sont en grande difficulté, c'est des parents qui sont dans les banques alimentaires, c'est des jeunes qui ne mangent.
[00:15:15] Speaker A: Pas... — Donc vous allez dans des congrès?
[00:15:17] Speaker B: — On ne va pas nécessairement dans des congrès, mais c'est normal que les syndicats s'allient à d'autres causes de type social. Et c'est ça qui a fait beaucoup avancer la société depuis les années 50. On a travaillé à des luttes sociales qui servent aujourd'hui à tout le Québec.
[00:15:33] Speaker A: — Je le sais, c'est la mentalité, l'international-socialisme. Les grands progressistes de la terre ont subi.
[00:15:39] Speaker B: — Je vous donne un exemple très concret pour la FAE. On avait un souci pour les tout-petits. Nos enfants de 4 ans qui arrivaient à la maternelle, qui n'avaient jamais tenu de crayon dans leurs mains, qui n'avaient jamais découpé. qui n'avaient pas été stimulés à la lecture. On s'est dit qu'il faudrait faire des maternelles 4 ans dans les milieux défavorisés pour faire de l'intervention précoce, pour aider ces enfants-là, pour que l'égalité des chances, ça fasse la différence. On a revendiqué ça dans une convention collective. Aujourd'hui, les maternelles 4 ans, la CAQ les a étendues à la grandeur du Québec. Puis dans l'objectif qu'on avait au départ, mais ça a été une lutte syndicale pour des enfants défavorisés, puis aujourd'hui, on ne remet plus ça en question à travers le Québec. C'est ça aussi le rôle d'un syndicat.
[00:16:20] Speaker A: Oui, mais je ne dis pas que vous n'avez rien fait de bon. Vous vous êtes occupés de votre monde ici, localement. Moi, ce que je déplace, c'est que vous faites des leçons partout dans le monde et vous épivardez à parler... Lorsque je regarde, par exemple, puis je sais que ce n'est pas de votre syndicat, mais la CSN, c'est « All over the place », l'écologie, puis le changement climatique, puis l'urgence climatique, puis voyons donc, Il y a du monde dans les shops qui travaillent, qui veulent être défendus. Vous êtes partout et vous vous mêlez pas de vos affaires. C'est juste ça que j'ai le goût de vous dire à matin. Pour vous personnellement, mais les syndicats, c'est ça que je veux recadrer, il me semble. C'est une loi qui est potentiellement viable et pertinente, la loi de Boulay, à ce niveau-là.
On s'était piverdés au fil du temps. Hein, êtes-vous capable de nous donner ça un peu à matin, là?
[00:17:05] Speaker B: Moi, ce que je vous dis, c'est que si nos membres trouvent qu'on va trop loin, ou s'ils sont pas d'accord.
[00:17:10] Speaker A: Avec certaines choses... Ben, vous les faites pas voter. Vous décidez, pis là, c'est les instances, pis c'est les instances qui mergent.
[00:17:17] Speaker B: Ben, les gens viennent dans nos... Justement, il y a des assemblées, il y a des délégués, il y a des assemblées générales. On délègue des gens au congrès et tout ça. C'est comme ça dans toutes les organisations syndicales. Les membres ont de l'espace... Ben, c'est ça le problème. Puis honnêtement, on est aussi des gens qui sont sur des postes élus. Ça fait que si ça ne fait pas l'affaire... — Ils vont les faire dégommer.
[00:17:37] Speaker A: Comme nos députés, on les dégomme.
[00:17:39] Speaker B: — Les gens ont ce pouvoir-là. Ce qu'on dit en fait à M. Boulay, ce n'est peut-être pas à travers le Québec, avec une loi mur à mur, qu'on a besoin de faire ça. Je pense que les syndicats sont capables de se regarder le nombril aussi. Au lendemain de la négo, chez nous, on s'est regardé le nombril. On se demande comment on peut faire mieux. On est en réflexion sur certains éléments de la dernière ronde pour se demander...
[00:17:59] Speaker A: — Avez-vous des regrets par rapport à la dernière convention, by the way? Vos moyens de pression et tout. Avez-vous des regrets par rapport à tout ça?
[00:18:06] Speaker B: — Bien, je peux pas avoir de regrets d'avoir suivi les mandats qui ont été votés par les membres parce que...
[00:18:10] Speaker A: — Mais faites-vous une introspection de temps en temps?
[00:18:13] Speaker B: — Assurément, on s'est posé des questions. Mais je peux vous dire qu'aujourd'hui... —.
[00:18:16] Speaker A: C'est quoi les questions? C'est quoi les questions?
[00:18:18] Speaker B: On s'est demandé si on aurait pu faire... Par exemple, on est sortis en grève, on s'est sûr qu'on se demande si c'était le bon moyen.
[00:18:26] Speaker A: C'était cow-boy anti-péché, là.
[00:18:27] Speaker B: Pardon?
[00:18:29] Speaker A: C'était cow-boy...
[00:18:31] Speaker B: C'est sûr, mais c'était une décision de nos membres, donc on les suit nos instances. Après ça, on se demande comment on aurait pu mieux communiquer avec eux. Est-ce qu'on aurait pu, quand les votes sont passés dans l'entente de principe, les assemblées, il y a eu des difficultés autour de ça. Nos syndicats affiliés se posent des questions là-dessus. On se demande comment on va pouvoir faire mieux la prochaine fois. Mais une chose est certaine, on ne regrette pas de s'être battu pour l'école publique, parce qu'encore cette année, la rentrée a été super difficile.
[00:18:55] Speaker A: Ça va bien, l'école publique, ça va bien.
[00:18:57] Speaker B: Ben c'est ça. Ça prend quand même du monde qui prennent la rue et qui prennent la défense pour des services publics de qualité, notamment en éducation. Puis les profs de la FAE ont été au rendez-vous en 2023 pour ça, même si tout n'a pas été parfait, puis même si on a encore plein de questions à se poser.
[00:19:10] Speaker A: Madame Hubert, savez-vous quoi? Vous avez tout mon respect ce matin. Parce que je vous ai tenu me jaser. On s'est pas crié de bêtises et tout ça, mais on a jasé, mais... Merci beaucoup d'être venu, c'est le fun. On n'est pas d'accord, on est capable de se parler intelligemment avec respect. Merci, puis vous serez toujours la bienvenue. Passez le message, entre autres, à Magalie. Entre autres.
[00:19:30] Speaker B: Je vais vous laisser faire vos messages.
[00:19:32] Speaker A: Vous-Même, si vous me permettez. Mme Hubert, salutations avec respect. Merci, passez une belle journée.
[00:19:37] Speaker B: C'est un plaisir. Bonne journée, M. Morgan.
[00:19:38] Speaker A: Salut, bye-bye. Good! C'est le fun.
[00:19:41] Speaker C: Oui.
La démocratie est un peu malade au Québec, c'est vrai, pour l'Assemblée nationale.
[00:19:46] Speaker A: Oui!
[00:19:46] Speaker C: Mais dans les syndicats aussi. Tu sais, quand elle dit que le vote par rapport à la loi 21 et leur contestation, 152 contre 150, quelque chose comme ça.
[00:19:55] Speaker A: Serré-serré.
[00:19:57] Speaker C: Il y a 65 000 membres, la FE. C'est des délégués qui sont supposés représenter leurs membres. Je sais, pis ça marche dans même tous les syndicats.
[00:20:04] Speaker A: Je le sais.
[00:20:05] Speaker C: Mais ça, je pense que c'est un problème.
[00:20:07] Speaker A: Je sais que c'est un problème, ben oui, je le sais, mais elle n'est pas d'accord avec moi. Il reste que c'est un boulard à fond de l'État.
Comment? C'est un boulet à l'air, je m'en suis mal compris. À la refonte de l'État. À la refonte de l'État. Absolument.
[00:20:18] Speaker C: Oui.
[00:20:19] Speaker A: On verra jamais ça, la refonte de l'État, Dan. Ça, c'est... C'est correct. Je suis allé me tirer d'un viaduc tout de suite. Moi aussi, j'ai déjà eu le goût, mais bad idea. Non, mais on se parle franchement, à la gang. On se parle franchement à la gang, ça n'arrivera pas. On aime ça, on veut ça, on y croit. Ce que raconte Duhem, on veut y croire, c'est plus ça le terme que je devrais utiliser. On veut y croire. Moi, je pense que c'est un idéal. Je pense qu'on va être contraints d'abandonner certains services par l'extérieur. Des cotes, ce genre de trucs-là, des contraintes des marchés extérieurs. Mais à l'intérieur, Dan, on en convient tous que À l'intérieur, le modèle comme tel. Regarde, c'est le PQ qui mène.
[00:21:04] Speaker C: Mais plus j'écoute la casse...
[00:21:05] Speaker A: Le PQ c'est le meilleur ami des syndicats.
[00:21:07] Speaker C: Ben oui.
[00:21:08] Speaker A: J'en reviens pas que le PQ mène dans les sondages. Je deviens... Je sais pas quoi dire. Je sais pas quoi dire.
Un PQ pas d'équipe en passant. Parce qu'on connaît aucun candidat. Les candidats sont pas nommés. Ah non, je le sais pas. Je sais pas qui qui a dans mon comté. Ça c'est capoté. Je sais pas qui qui a, mais je vote PQ. Dans les 5-6 qu'ils ont actuellement au Parlement, il y a personne qui sait compter.
[00:21:28] Speaker C: C'est ça ce qu'on reproche souvent aux autres parties. Ça va être qui le ministre des Finances du PQ?
[00:21:34] Speaker A: Ça je le sais pas.
[00:21:35] Speaker C: On le sait pas.
[00:21:35] Speaker A: On donnera pas ça à Arcelot.
[00:21:37] Speaker C: Non. Ça arrivera pas.
[00:21:38] Speaker A: C'est considérant.
[00:21:39] Speaker C: Il est quand même de centre droit.
[00:21:41] Speaker A: Arrêtez ça, s'il vous plaît.